Michel Adjaka sur l’émission Sans langue de bois: ‘’Les députés doivent savoir ce qu’ils décident’’

L’émission hebdomadaire Sans langue de bois de la radio Soleil Fm recevait le président de l’Union Nationale des Magistrats du Bénin ce dimanche 07 janvier 2018. Plusieurs sujets sont abordés au cours de ce débat dont l’intérêt pour le juriste est d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur les questions relatives au retrait du droit de grève aux travailleurs d’une part et la grève illimitée lancée par l’Unamab d’autre part.

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Michel Adjaka, président de l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (Unamab) s’est prêté sans langue de bois aux questions de Donklam Abalo sur la radio Soleil Fm. Des sujets d’actualité en rapport avec le retrait du droit de grève aux travailleurs du secteur de la santé, de la justice et aux paramilitaires avec des appréciations sur les différents actes du régime de la rupture ont fait l’objet de cet entretien d’une demi-heure. Sur la question du vote de loi intervenu au parlement, le magistrat n’a pas caché son sentiment.

Michel Adjaka fait constater que les députés ne veulent pas du débat contradictoire de même que le régime qu’ils servent. En tant que magistrat, membre du bureau exécutif de l’Unamab, Michel Adjaka indique ignorer le contenu de la loi votée par les députés. Il estime que le garde des sceaux est allé représenter le gouvernement lors de l’étude en commission des lois en l’absence d’une tierce pour montrer la dangerosité de l’acte posé. Il est alors important que les députés sachent ce qu’ils décident selon le président de l’Unamab.

L’invasion du politique au Csm

Le président de l’Unamab déplore une invasion spectaculaire des hommes politiques au Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) dans les réformes envisagées par le gouvernement contrairement aux normes internationales. Il est prévu selon lui sept représentants de l’Assemblée nationale, le ministre de l’économie et des finances, le Garde des sceaux, et le président de la République.

«  Autant sortir tous les magistrats de ce conseil-là », rétorque Michel Adjaka qui suspecte le régime d’avoir infiltré l’Unamab sur de fausses bases.

De la grève illimitée

« Le droit de grève est un droit constitutionnel qu’il faut consommer dans l’absolu lorsque l’affront est de taille. Et s’il était possible nous aurons ajouté les samedis et les dimanches », a ironisé le président de l’Unamab. Selon ses propos, il n’y a pas de préavis pour déclencher la grève.

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« Je conseille le ministre de la justice de lire attentivement le texte de loi sur l’exercice du droit de grève pour s’en convaincre… », a martelé le magistrat.

Il a insinué qu’on veut acheter les magistrats et pense que le débat en cours est un débat de respect de la constitution. Il ne s’agit pas d’argent, c’est une liberté qui est en péril, une liberté qui est sous mandat de dépôt, a affirmé Michel Adjaka avec l’assurance qu’elle sera délivrée. « Au niveau de la magistrature, nous estimons qu’il vaut mieux avoir la liberté que l’opulence dans l’esclavage et donc nous préférons garder notre droit de grève pour défendre nos acquis que de le perdre pour aller à un contrat de négociation ; de commercialisation ou de marchandisation de droit de grève. Le droit de grève n’est pas à vendre », a-t-il répondu pour justifier l’inopportunité des avantages et des primes que le gouvernement offre aux magistrats au détriment de leur droit de grève. Si le gouvernement estime que les magistrats n’ont pas le droit de grève en France, au Burkina Faso, au Sénégal … cet argument n’est pas fondé à en croire le président de l’Unamab.

« Le Bénin n’a pas une même histoire que des pays évoqués ; nous avons une histoire qui nous a généré des institutions fortes », pense-t-il.

Rappelons que Michel Adjaka s’oppose à la réquisition décidé par le ministre de la justice et pense que sa décision ne sera pas respectée parce qu’elle ne s’inscrit pas dans l’esprit de la loi sur l’exercice de la grève en république du Bénin.

 

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