Avec les scandales politico-judiciaires qui entraînent lentement mais sûrement vers la sortie, le président sud-africain, Jacob Zuma,je me permets de rêver à une Afrique débarrassée de tous ces présidents, ministres et autresdirigeants qui confondent leurs poches et les caisses de l’Etat. Et oui, s’ils pouvaient tous tomber, tous les problèmes de nos pays ne se régleront pas comme par magie; mais assurément les Etats s’en porteront mieux parce qu’il y aurait plus de moyens pour améliorer les conditions de vie des populations.
En effet, comment peut-on espérer offrir la climatisation aux étudiants burkinabé si quelques années plus tôt, les recettes douanières du pays se retrouvent dans des malles au domicile d’un des directeurs de la douane ? De Ouagadougou à Pretoria et dans plusieurs autres capitales africaines, le fait rare, c’est de trouver des responsables honnêtes. Sinon, les bandits aux cols blancs, eux, sont nombreux dans nos institutions, qui narguent le peuple en exposant aux yeux du monde les fruits de leurs méfaits. Ils vivent dans des châteaux dans le 16ème à Paris, collectionnent des voitures de luxe à près du milliard l’unité. Alors même que le peuple qui les a élus crève la dalle, ces bons messieurs, mangent du Caviar et boivent les champagnes les plus chers. Oui, ils volent et ils le montrent. Ils font tellement fort que des Ongs occidentales les traînent dans la boue à longueur de journée.
Qui n’a pas entendu parler du procès des biens mal acquis qui s’est tenu à Paris. Et qui ont révélé que le fils d’un de nos chers présidents africains, possède des bolides pour plusieurs millions d’euros. Que dire, des familles Bongo au Gabon, Sassou N’Guesso au Congo Brazzaville ou encore Biya au Cameroun dont les biens mal acquis sont visibles de façon ostentatoire dans les capitales européennes ? Tous, ils ont en commun d’avoir été épinglés par des ongs internationales de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite au moins une fois, sinon plusieurs fois pour certains. Je rêve de voir ces chefs d’Etats démissionner. Que dis-je ? il faut plutôt les démissionner par les voies légales. En effet, l’actualité africaine est trop récente pour nous rappeler que les dirigeants corrompus ne lâchent pas si facilement le pouvoir même quand leurs crimes sont documentés et révélés au grand jour par la justice.
Il faut, pourtant que l’Afrique en finissent avec ces dirigeants ayant une grande part de responsabilité dans les morts africains qu’on enregistre chaque jour dans la méditerranée. L’exemple sud-africain montre que c’est possible de les chasser du pouvoir ou tout au moins de les mettre en sérieuse difficulté. Comparaison n’est pas raison, dira-t-on à juste titre. Car, en Afrique du Sud, l’indépendance de la justice et des institutions de lutte contre la corruption sont les moteurs qui ont propulsé la lutte contre le pouvoir corrompu de Jacob Zuma. Mais, il n’y a pas eu que ça. L’engagement des partis politiques d’opposition, la pression des médias et la mobilisation de la société civile ont été un important catalyseur.
Je rêve donc de voir nos frères ivoiriens toutes tendances confondues se mobiliser contre les tueurs, violeurs et pilleurs d’hier devenus tous des millionnaires et qu’on veut présenter comme des saints juste parce qu’ils sont aux affaires. Le bon sens et la logique m’interdisent de croire que les rebelles d’hier ont brutalement eu la compétence, le sens de la responsabilité et du bien commun nécessaires à la gestion des affaires publiques. Contrairement à l’Afrique du Sud, la communauté internationale et ses médias semblent moins regardants sur ce qui se passe en Côte d’Ivoire et la société civile a peur de la répression du régime. Pourtant des «Jacob Zuma » il y en a bien pire en Côte d’Ivoire et ailleurs. Et, ils doivent tous partir, ne serait-ce-que pour changer un tant soit peu l’image de ce continent. J’en rêve tellement.
Et ce rêve est tellement persistant et d’actualité.
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