Les organisations de la société civile intervenant dans le domaine du droit à la santé au Bénin, soutenues par l’Alliance Droits et Santé, ont rendu public vendredi 16 février 2018, leur contre rapport associatif sur la revue du Plan d’action national budgétisé pour le repositionnement de la planification familiale au Bénin (Panb 2014-2018). Dedans, leur analyse de la mise en œuvre de ce plan et leurs recommandations pour relever les défis dans la quête d’une meilleure efficacité des politiques en matière de Pf au Bénin.
En cette veille du démarrage par l’Etat de la revue du Plan d’action national budgétisé pour le repositionnement de la planification familiale au Bénin (Panb 2014-2018), la société civile fait savoir déjà son opinion sur la mise en œuvre de ce plan et ses recommandations. C’est à travers un contre rapport associatif des organisations intervenant dans le domaine du droit à la santé, avec le soutien de l’Alliance Droits et Santé. Lequel rapport a été lancé vendredi 16 février 2018 à la faveur d’une conférence à Cotonou. C’est un document de 16 pages au format A4, qui fait suite à l’atelier d’évaluation fait par ces ong en juillet 2017.
«Ce rapport voudrait refléter le regard de la société civile, eu égard à ses motivations et attentes par rapport aux engagements pris par l’Etat béninois pour le compte du repositionnement de la planification familiale dans notre pays», indique le Directeur Exécutif de l’Ong-Ceradis, Nourou Adjibadé, point focal au Bénin de l’Alliance droits et santé.
Un tableau peu reluisant
Par l’adoption de ce Plan, l’Etat béninois conformément à ses engagements pris dans le cadre entre autres du Partenariat de Ouagadougou, s’engageait à faire passer le taux de prévalence contraceptive (Tpc) à 20% d’ici 2018, passer de 100 millions à 250 millions de francs Cfa en 2018 le montant alloué à l’achat des produits contraceptifs, rendre gratuit l’accès aux méthodes modernes de contraception, etc. Mais le bilan aujourd’hui est peu reluisant. «L’état des lieux en matière de prévalence contraceptive au Bénin n’incite pas à l’optimiste et nous notons que l’objectif de 20% ne sera pas atteint», affirme le point focal de l’Alliance droits et santé. La prévalence pour les méthodes contraceptives des femmes en union en 2012, est de 7,9% et 12,5% selon les enquêtes Mics de 2014 ; la prévalence des méthodes modernes chez l’ensemble des adolescents est de 5,2%. Les projections pour 2018 d’après Nourou Adjibabé en référence au rapport, restent moins reluisantes au regard d’un certain nombre de facteurs dont en particulier le relâchement observé au niveau de la volonté politique du gouvernement de la rupture arrivé en 2016.
La balle dans le camp du gouvernement
A partir ce rapport, ces Osc entendent «mettre en place un plaidoyer autour des objectifs de la Pf en lien avec les cibles et les indicateurs des Objectifs du développement durable (Odd)». «C’est un outil de plaidoyer, venu à point nommé parce le Panb est en période de revu», témoigne le Coordonnateur des Osc béninoises pour le repositionnement de la Pf au Bénin, Jérôme Chatigre. C’est pourquoi ces organisations, au-delà des analyses, ont formulé dans ce rapport plusieurs recommandations pour corriger les faiblesses notées au niveau des quatre axes à savoir « la demande de service de Pf », « l’offre de service Pf », « l’environnement habilitant » et « le suivi et la coordination des interventions ».
Leur souhait, dira Nourou Adjibadé, c’est que le gouvernement donne suite aux alertes de la société civile qui se veut tout simplement un partenaire dans la réalisation des grands objectifs.
«Il est question de droit et d’engagement du Bénin au plus haut niveau. L’Etat doit capitaliser ce rapport, nouer un dialogue avec la société civile pour voir comment relever les défis» relève Ralmeg Gandaho, Directeur exécutif de l’Ong Changement social
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