Le gouvernement de la Rupture ne cesse de surprendre les citoyens par des mesures qualifiées de dictatoriales par la population.Depuis le début de cette semaine, l’on observe la présence des forces de l’ordre dans les établissements scolaires, sous prétexte d’assurer la sécurité des usagers. Or, cette mesure vise à empêcher les enseignants de se réunir dans les enceintes d’établissements pour décider des nouvelles stratégies de grève.
La décision du gouvernement est le déploiement des forces de sécurité dans les établissements. Cet acte s’inscrit dans le cadre des mesures envisagées par les autorités à l’encontre des enseignants grévistes. Selon le ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, « nul n’a le droit d’empêcher les élèves d’aller en classe. Et l’Etat doit assurer leur sécurité. L’Etat doit également assurer la sécurité des enseignants qui désirent aller au cours ». C’est pour cette raison qu’il annonce que « toutes les dispositions sont prises pour que la sécurité au niveau de chaque établissement puisse être garantie ».
Le ministre Kakpo Mahugnon déclare que la position du gouvernement est clairement affirmée. Donc, il ne sera pas question de cautionner des perturbations lorsque des enseignants seront en train de faire leur travail. Depuis ce dimanche 18 mars 2018 où la mesure a été annoncée, il paraît clair que le gouvernement s’engage dans un bras de fer avec les enseignants qui ne revendiquent que leurs droits : la rétrocession des salaires défalqués pour fait de grève.
Les voix se lèvent depuis deux mois environ pour demander au gouvernement de dialoguer franchement avec les acteurs du secteur de l’éducation, pour une sortie rapide de la crise. Mais c’est plutôt ‘’une guerre déguisée’’ que le gouvernement déclenche contre les enseignants.
En décidant de déployer les forces de sécurité dans les établissements, le gouvernement instaure une forme de violence à l’encontre des enseignants. L’objectif du gouvernement étant de réprimer tous les grévistes qui tenteraient de perturber le déroulement des cours. Il faut remarquer que généralement pendant les grèves, les syndicalistes utilisent ce qu’ils appellent des piquets de grève, dont le rôle est de faire observer la motion de grève.
D’après Maître Aboubakar Baparapé, les piquets de grève sont des moyens reconnus par les textes sur le droit de grève, donc légaux. Cette décision du gouvernement de créer de nouvelles violences à l’égard des enseignants, corrobore l’idée selon laquelle le pouvoir de la rupture est en train de trouver des moyens de contournement de la grève. Et tout porte à le croire au regard de la fermeté et de la réticence à restituer les salaires défalqués.
Dans une certaine mesure, le gouvernement ne veut pas de la reprise des classes, encore moins du dégel de la crise qui secoue l’administration. Et une fois de plus, il en donne la preuve par le déploiement des policiers à la trousse des enseignants.
Un plan B à multiples conséquences
La fameuse main tendue du gouvernement aux travailleurs pour négocier s’estompe avec ce plan envisagé dans le cadre de la grève dans les établissements. Le rapport de force entretenu par le pouvoir de la rupture avec les enseignants prêts à reprendre les cours si le salaire est restitué, ne fait qu’enliser la crise. Pour paraphraser l’avocat Aboubakar Baparapé, on ne peut pas négocier avec quelqu’un qui a les pieds sur la braise.
Le dernier mot étant dans les mains du gouvernement, celui-ci ne s’emploie qu’à durcir sa position. Une raison de plus pour que les enseignants décident de poursuivre leur grève. Il faut constater que les vacataires sont aussi engagés et déterminés à observer les mouvements. Alors que d’ordinaire, ce sont eux qui travaillent avec les élèves dans les établissements. Aucun enseignant n’est prêt à aller au cours sans la satisfaction des revendications. Que fera le gouvernement de qui dépend l’avenir de l’école ?
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