Bénin : Martial Kogon publie « Avec beaucoup de glaçons »

Après le roman « Temps Additionnel » en 2013, Martial Kogon toujours par le biais des Éditions Plurielles, revient dans les rayons en proposant un cocktail de nouvelles, « Avec beaucoup de glaçons » officiellement servi au public dans la soirée du samedi 17 mars dernier. C’était au centre culturel Artisttik Africa, enveloppé par une fraicheur naturelle provoquée par cette pluie du week-end sur la ville de Cotonou.

« Avec beaucoup de glaçons ». C’est le deuxième livre de Martial Kogon. Il est paru aux Éditions Plurielles en cette année 2018. C’est un recueil de 7 nouvelles sur des réalités de la société, notamment béninoise. «Quarante n’est pas divisible par trois», «Embrasser le diable», «Avec beaucoup de glaçons», «Skéléwu», «Le Collier», «Ewlizo», «Les pyromanes». «07 nouvelles qui portent en elles, les marqueurs actuels de notre société», note le journaliste Paterne Tchaou dans sa présentation du livre le samedi 17 mars dernier au centre culturel Artisttik Africa à Cotonou.

Sur 184 pages, l’auteur amène le lecteur dans les quartiers de ville -Gbégamey, Zongo, Zogbo…-, les églises, les bars, les entreprises et même les milieux politiques, pour découvrir notamment cette société où se pavanent des diables habillés, qu’ils soient laïcs, religieux, politiques, hommes ou femmes, au cœur d’escroqueries et de crimes organisés. Martial Kogon avec son désir de communiquer non seulement avec son entourage mais aussi avec un public plus large, raconte comment la jeune dame Doziao a organisé dans sa propre société de microcrédit, un braquage pour soutirer de l’argent à son assureur parce victime d’une escroquerie nationale.

La plume de l’écrivain lauréat du concours plumes dorées 2013, porte aussi le récit des coups de feu dans les soirées, l’assassinat dans du député Aladji Sambo dans un studio de massage, payant ainsi pour le meurtre qu’il a commis sur la sœur de Fataï qui vient se venger 25 ans après. «Avec beaucoup de glaçons», c’est aussi la mafia dans le patrimoine culturel, le commerce de ‘’jésus’’, le soulèvement populaire de jeunes dans la guerre entre le président « c’est moi » et le député « Kpoto’o » au quartier Zogbo, etc. C’est des faits marquant d’une époque de la société béninoise, tracés noir sur blanc dans ce livre.

Des sujets graves, tristes, pourtant racontés avec une plume qui vit d’humour et beaucoup d’expressions populaires. C’est un style auquel le présentateur du livre trouve une raison simple : «Le lexique est accessible. Le texte est construit avec des mots simples. Des mots d’à côté, peut-être pour ne pas creuser un béant trou entre lecteurs et réalités relatées. Dans ce recueil, la technique narrative sait adapter le rythme au danger et permet au lecteur de ramasser à plein regard le cruel sans s’en rendre compte», dira Paterne Tchaou.

Mais surtout, dans un contexte où les meurtres, le trafic d’homme ou d’organe humain deviennent plus fréquents, il y a que l’auteur sait bien dire aux auteurs de ces forfaits que tout se paie ici bas, quel que soit le temps qui passe après l’acte. Le député Aladji Sambo de sa tombe pourra désormais en attester. «Autrement dit, la vengeance est un plat qui se mange à froid. Bien froid et glacé», trouve Paterne Tchaou

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