Masa 2018 : La question de la mobilité des artistes et des œuvres débattue

Dans le déroulement de l’agenda de l’édition 2018 du Marché des arts du spectacle africain (Masa), ouverte samedi 10 mars dernier à Abidjan, la deuxième journée des rencontres professionnelles a été consacrée mardi à la problématique de la circulation des artistes et de leurs créations. A propos, l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) a organisé un colloque qui a réuni les professionnels du marché des arts. Lire ici les déclarations de l’expert de l’Oif Ousseynou Wade, ancien secrétaire général de la biennale de Dakar, interviewé par des confrères sur place après la rencontre.

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Ousseynou Wade : La circulation des artistes et des œuvres, c’est une grosse question qui n’est pas nouvelle, qui est même très ancienne. Les artistes ont toujours manifesté le souhait à la suite de leurs créations de pouvoir accéder à un public qu’il soit local ou extérieur. Mais on s’est rendu compte que la circulation des œuvres dans le cadre de la démocratisation de la culture posait un problème. C’est-à-dire faire en sorte qu’on accède beaucoup plus facilement aux artistes et aux œuvres.

Les problèmes sont de divers ordres. Ils sont d’ordre administratif très souvent. Ils sont d’ordre artistique et ils sont d’ordre législatif. Ils sont de divers ordres de toute façon. L’Oif a toujours réfléchir et a toujours essayé de créer des instruments de circulation des artistes et des œuvres. C’est dans ce cadre là qu’il faut peut-être placer le Masa qui est une création de l’Oif.

C’est dans ce cadre qu’il faut également inscrit les jeux de la francophonie. C’est dans ce cadre qu’il faut également inscrit un certain nombre d’instruments mis en place par l’Oif. Qu’il s’agit de scène, qu’il s’agit de contrat de confiance qui sont autant d’instruments qui permettent aux artistes non seulement de pouvoir produire mais également d’avoir des possibilités de diffusion de leur production. Mais cela n’est pas suffisant parce les supports de production ont fondamentalement changé et les conditions de circulation également ont fondamentalement évolué non pas simplement au niveau administratif, juridique, etc.

Au niveau même technologique quand on intègre aussi les nouvelles technologies de l’information et de la communication, on se rend compte qu’il y a de nouveaux paramètres qu’il faut prendre en compte pour aussi entrer dans la stratégie de circulation globale des artistes et de leurs œuvres. On a des artistes qui créent, qui n’ont pas la possibilité d’accéder à un public. On a des artistes qui créent, qui ont la possibilité d’accéder à des publics mais dont la production n’a pas atteint une qualité suffisante. C’est tout ce travail là qui est posé et qui pose en même temps la question du financement de la circulation des artistes et de la qualité même des productions à proposer au public.

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Mais dans un contexte ou le numérique à pris le pas, que vaut encore la circulation des artistes ?

Le contact, l’accès à d’autres publics, la réception du public et les dialogues entre l’artiste et le public. Ça c’est fondamental. Ce n’est pas à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication qu’on peut toujours avoir ce retour, cette mise en cause, cette adaptabilité et cette nécessité d’améliorer la production pour répondre au mieux aux attentes du public qui est quand même un public pluriel.

On a parlé de public jeune, de public de notre âge mais également de publics qui sont suffisamment avertis sur les différentes musiques du monde et qui sont à la recherche vraiment de ce qui fait fondamentalement la particularité de l’identité d’une production. L’essentiel est de ne pas faire la même chose avec les autres ; l’essentiel est de s’approprier sa propre identité et de la partager où alors de voir comment intégrer ce qu’il y a de meilleur ailleurs mais tout en restant soit même.

Transcription : Blaise Ahouansè

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