Affaire Faux médicaments : Me Sadikou Alao dit tout

L’interview que nous vous proposons ce jour a été réalisée voici plus de deux semaines par deux chaînes de télévision privée de la place. C’était au lendemain de la fameuse rencontre entre le chef de l’Etat, les pharmaciens grossistes et les deux bureaux de l’ordre des pharmaciens suspendu. Rencontre qui, on le sait, a jeté encore le doute dans les esprits quant à la responsabilité des grossistes répartiteurs.

Nous avons fait le choix de publier l’interview pour apporter un autre son de cloche aux propos graves entendus de la bouche du chef de l’Etat sur l’honorabilité des grossistes répartiteurs. Nous avons transcrit in extenso l’interview, grâce à l’aimable sollicitude de Me Alao qui nous en a donné l’audio. L’avocat conseil de New Cesamex réfute une à une les accusations portées à l’encontre de la société qu’il défend et jette un doigt accusateur sur l’Etat et à travers lui, le directeur des pharmacies qui a signé tous les agréments à New Césamex .

Publicité

Dites nous, Maitre Sadikou Alao nous avons suivi il y a quelques jours, sur toutes les chaînes, la rencontre entre le chef de l’Etat et les grossistes. Vous êtes une vingtaine d’avocats qui défendait le dossier New Cesamex, mais après cette rencontre qui a été médiatisée, en dehors de vous, on n’entend plus les autres. Qu’est-ce qui se passe ?

Je peux difficilement parler pour les autres. Je sais que moi, fidèle à mon serment d’avocat, qui est doublé d’une capacité de parler lorsque les intérêts sociaux, les intérêts généraux des populations sont en cause, Gerddes Afrique comme vous le savez a toujours cette obligation de faire en sorte qu’il y ait un développement durable harmonieux. Et le secteur des médicaments constitue l’un des éléments de ce secteur. Je ne veux pas parler de mes confrères, je ne sais pas ce qu’ils font. C’est des avocats, ils défendent en leur âme et conscience, ils font certainement de leur mieux, peut-être que vous les entendrez quand le moment sera venu mais parlant du droit de réponse en ce qui concerne les affirmations faites par le chef de l’Etat, je crois si le chef de l’Etat n’a pas été abusé, parce qu’on peut abuser n’importe qui, y compris nous-mêmes, on peut nous mentir, s’il n’a pas été abusé, il s’est trompé alors dans ce qu’il a dit. J’ai cru comprendre, il a affirmé que New Cesamex n’existe pas, que les exportations de New Cesamex sur le Bénin et dans la sous région sont inexistantes d’après un interlocuteur de New Cesamex qu’il n’a pas nommé et le fisc de la république démocratique du Congo. Je vous demande de suivre avec moi. A supposer que toutes ces affirmations soient exactes. La conclusion à laquelle ces affirmations conduisent, c’est que quelqu’un a donc trompé les grossistes au Bénin pour les obliger à aller commander et acheter les produits de New Cesamex. Parce que vous devez savoir que pour qu’un médicament soit autorisé sur le marché béninois, le directeur des pharmacies fait une fiche technique qui contient non seulement les éléments concernant le laboratoire et qu’il doit avoir vérifié. C’est une obligation que ça contient tous les éléments techniques du médicament lui-même parce que c’est essentiellement des génériques. Actuellement, il y a une quinzaine, je crois, de génériques autorisés sur le marché. Il y a une vingtaine d’autres listes déposées en voie d’être autorisées. Donc si le directeur des pharmacies a donné cette autorisation à New Cesamex et a recommandé les produits de New Cesamex -parce que c’est sur ses recommandations que les grossistes achètent auprès de New Cesamex-, ce qui est obligatoire pour eux, les génériques recommandés par la direction des pharmacies doivent figurer dans les médicaments qui sont commandés par les grossistes et qui sont remis aux distributeurs. Si toutes ces précautions prises là, qui existent, que nous connaissons, sont fausses, ça prouve que l’Etat à travers la direction des pharmacies a mis les grossistes sur une fausse piste et les a provoqués à commettre une infraction. C’est un peu comme si on vous dit, allez dans la boutique qui est à Ganhi à droite, boutique numéro 35, vous trouverez des médicaments à acheter. Vous vous y rendez, c’est de la drogue qu’on y vend et on vous arrête. C’est comme si celui qui vous a donné l’information veut vous faire arrêter, c’est pour cela, qu’il vous a orienté. Et c’est quand même paradoxal que en disant cela, la direction des pharmacies qui a commis l’infraction de n’avoir pas rempli ses obligations régaliennes, ne soient pas inquiétée et que c’est les gens qu’il a envoyé sur une mauvaise piste qui croupissent en prison. Si l’on veut tirer les conclusions de ce que le chef de l’Etat a dit, on devait les mettre en liberté immédiatement. ‘’Ah vous avez été trompé, le directeur des pharmacies n’a pas bien fait son boulot parce que sans lui, vous n’auriez jamais acheté auprès de New Cesamex’’.

Là c’est le directeur de la pharmacie qui va répondre.

Oui. Et c’est l’Etat d’abord parce que le directeur des pharmacies dépend du ministère de la santé qui dépend du chef de l’Etat. L’Etat au lieu de se reprocher ce qu’il doit se reprocher que l’on retrouve dans les propos du chef de l’Etat, va punir les grossistes qui vont acheter sur ses recommandations. Donc, il y a autre chose derrière. C’est sûr. Le chef de l’Etat est doté d’un bon sens qu’on connaît. S’il n’y avait rien derrière, s’il n’y avait aucun projet derrière, cette seule affirmation suffit à suspendre le directeur des pharmacies et à le poursuivre automatiquement et mettre les gens en liberté. On ne comprend pas que ceux qui ont été induits en erreur se trouvent en prison et que celui que le chef de l’Etat accuse de les avoir induits en erreur soit en liberté. Ça c’est le premier point mais allons y plus loin.

Je ne trahirai aucun secret en vous disant qu’il y a six grossistes qui achètent des médicaments auprès de New Cesamex. Et comme par hasard, on n’a poursuivi que 5. Il y en a un qui n’a jamais été poursuivi et qui serait en relation commerciale suspecte avec des gens au Bénin. C’est à se demander pourquoi on poursuit les 5 grossistes et le sixième n’est pas poursuivi. Et le sixième est client constant de New Cesamex. Tout le monde fait comme si on ne savait pas ça. Alors que ça se sait.

Publicité

Allons-y sur un autre terrain pour vous permettre de mieux comprendre. J’ai ouï dire que New Cesamex n’existe pas. Et que il ne livre pas de produits au Bénin mais le chef de l’Etat a quand même affirmé avoir questionné un dirigeant de New Cesamex en Rdc. Est-ce que vous pensez qu’il est possible de questionner le dirigeant de quelque chose qui n’existe pas ? On vous a dit tantôt que ça n’existe pas en Rdc mais on vous dit qu’on l’a interrogé et qu’il a dit qu’il n’a pas livré de produit. Ça c’est contradictoire. On ne peut pas parler à une personne dont on a nié l’existence. Toujours dans cette affaire d’existence, on vous dit que le fisc en Rdc a affirmé que New Cesamex n’a pas entretenu de relation commerciale pour exporter des produits en direction du Bénin. Ça veut dire qu’on reconnaît que le fisc Rdc reconnait donc New Cesamex et sait qu’il fait des affaires de médicaments. Donc on ne peut pas continuer à dire avec ces deux grosses contradictions que New Cesamex n’existe pas.

Troisièmement, sur la provenance des médicaments. Vous savez, ce qu’on appelle un laboratoire et son siège. Cela ne veut pas dire que les médicaments se fabriquent au siège. Il a toujours été dit dans tout le dossier que les médicaments vendus par New Cesamex proviennent de l’Inde. Personne n’est qualifié au Bénin pour dire que les médicaments qui proviennent de l’Inde sont de faux médicaments ou de mauvais médicaments à part la direction des pharmacies. Je ne sache pas que le président de la République soit devenu directeur des pharmacies. L’office a une direction, ils ont leur méthode de travail. Il fallait simplement nommer une commission de techniciens ou de technocrates pour voir si effectivement les fiches techniques ont été bien remplies et si ce qui est mis sur les fiches techniques est réel. Le chef de l’Etat dans un dossier normal n’a pas besoin de se mêler. C’est pour ça que je vous dis que tout indique qu’il y a anguille sous roche.

Avec les déclarations qu’on a eu à entendre, on a l’impression que le chef de l’Etat en sait plus que le juge ?

J’ai été aussi choqué que vous parce que si toutes les affaires, le chef de l’Etat devait sortir et détenir tant de détails, manifester un intérêt que l’on ne comprend pas dans une affaire où des pères de familles, des personnes respectables sont jetées en prison, comme des moutons, on ne voit pas quel est l’intérêt du chef de l’Etat à aller même jusqu’à compromette la notion de séparation des pouvoirs parce que il a dit qu’il s’est fait communiquer des pièces du dossier. Ce qui est grave. L’Exécutif doit être séparé du judiciaire. Tous ceux qui ont entendu ça savent que le chef de l’Etat met sa main dans ce dossier judiciaire. Qui peut, à partir de cela dire que la justice n’est pas instrumentalisée ? Les avocats ont de la peine à avoir les pièces du dossier. Ils ont écrit pour se les faire communiquer. On ne leur a même pas répondu. Et le chef de l’Etat lui, a pu avoir copie de ces pièces, et il intervient avec beaucoup de détails. La question qu’on se pose, vous l’avez bien posée, mais quel est son intérêt à lui pour être si passionné derrière une affaire dans laquelle il ne peut avoir que l’esprit de pardon étant le père de la nation, souffrir de voir des pères de familles innocents jetés en prison comme des moutons. Au lieu d’être sur la voie sur laquelle on l’attend, il fait des investigations poussées mais qu’il explique au peuple. Mais mes chers amis : il y a tellement d’affaires au Bénin, il y a les enfants qu’on dit qu’on égorge, il y a les gaymans, etc. Ça ne mérite pas un intérêt particulier que d’aller jeter en prison des gens qui n’ont rien fait et de laisser en liberté et même encourager le service qui a provoqué tous ces déboires là. Est-ce que les grossistes seraient jamais allés acheter les médicament chez New Cesamex si l’Etat ne leur avait pas recommandé d’aller acheter chez New Cesamexen disant que la qualité des produits est très bonne et que les prix sont compétitifs. Et on sait très bien que c’est la direction des pharmacies qui est chargée du contrôle de toutes les opérations. C’est lui qui autorise les importations. C’est lui qui contrôle l’arrivée des produits à l’importation. Le dépotage doit se faire en présence de l’un de ses représentants. D’ailleurs, certains dépotages ont été filmés pour que du ministère de la santé les gens voient les produits qu’il y a dans les containers pour éviter les fraudes. Et quand on dit qu’à la douane il n’y aucun document, comment on peut dire ça ? Les documents de la douane ont été mis à la disposition de la justice. Certains par nous-mêmes parce que nous revendiquons les produits. New Cesamex réclame la restitution de ses produits qui ont été indument saisis. C’est clair, quelqu’un a intérêt à créer un laboratoire pour créer un nouveau monopole exactement comme dans le cas de cette agence qui vend les intrants agricoles, la Sodéco. Je suis sûr que le schéma qui arrive c’est un schéma à la Sodéco pour que encore, les mêmes prennent le monopole de ce marché.

Est-ce qu’on a besoin d’enfermer des pères de famille pour le faire ?

C’est un péché. Mais on a besoin parce que parmi les grossistes, il y en a qui sont quand même assez puissants. S’ils étaient en liberté, si on ne leur avait pas fait peur, si on ne les avait pas fait trembler comme on l’a fait, ça aurait été très difficile de leur arracher le monopole qui appartient aux professionnels des pharmacies. Pour pouvoir réussir cette combinaison, il faut les secouer, il faut leur faire peur. Encore, c’est l’application de l’adage que vous connaissez. Ruse et rage. Parce que dès qu’on les a embastillés pour quatre ans, ils ont tous tremblé, ils sont tous devenus malades. Même les pharmaciens n’osent pas ouvrir la bouche pour dire, mais non, réveillons nous ! voyons ce qui doit se faire selon les textes. Il y a que certains comme nous qui ont gardé la tête froide pour dire, les règles sont bien en place, bien sûr il y a beaucoup de corruption dans ce secteur comme partout au Bénin mais ce n’est parce les gens connaissent la corruption qu’il ne faut pas mettre cette corruption au grand jour pour corriger. Ça ressemble à un piège. On a commencé par parler de l’affaire Atao. Parlons-en. Atao représentait avant de devenir parlementaire, ces laboratoires, ces importateurs indiens. Mais à partir d’un certain moment, je crois qu’il a compris, il a demandé à la société de sa femme de les représenter. C’est ça la Cade qui a une licence pour importer du matériel pharmaceutique. Vous, par exemple, un laboratoire qui est à l’étranger peut vous demander de le représenter. C’est une simple représentation mais la responsabilité technique de toutes les opérations incombe au laboratoire. Donc Atao aurait même pu continuer, c’est certainement à cause des critiques qui fusent partout qu’il a préféré que ce soit la structure de sa femme. Ce qui est tout à fait régulier. Dans le procès, on ne parle pas d’Atao, Atao n’est pas poursuivi. Il n’est poursuivi que dans les antichambres. Le jour où on va le voir, peut-être on va le prendre. Mais quelle antinomie n’y a-t-il pas entre Atao et les gens qu’on a embastillés. L’ordre des pharmaciens a toujours combattu Atao. Ils ont toujours dénoncé ses importations. Et c’est l’arroseur arrosé. Ceux qui combattent la criminalité du faux médicament, qui veulent éviter que les médicaments passent par des circuits irréguliers, l’ancien l’ordre de madame Toukourou, c’est ce qu’ils ont défendu à cor et à cri mais ils ont été tellement bien récompensés que c’est eux qu’on a mis en prison à la place de Atao. La seule logique aurait voulu que qu’on travaille avec ces gens-là, très sérieusement pour voir comment réformer le secteur. Maintenant, le secteur va être réformé par des non-professionnels au profit de commerçants puisque qu’on va leur donner des actions. Le chef de l’Etat l’a dit. Est-ce qu’on a besoin de toute cette tempête là avant de créer un laboratoire au Bénin si l’on est compétiteur né, et si l’on veut travailler dans la compétition. Il y a des laboratoires qui existent au Bénin. Il y a des gens qui fabriquent des médicaments avec plus ou moins de bonheur. Mais doit-on s’asseoir sur la tombe ou le sang des autres pour créer son activité commerciale ? Les avocats doivent être assez courageux pour dire non.

En tant que avocat de New Cesamex, vous avez dit tout à l’heure que vous n’avez pas eu copie du dossier que le chef de l’Etat a présenté aux grossistes. Comment est-ce qu’on peut qualifier cela ?

Ce qui se passe actuellement en matière de justice, c’est terrible. Dès que vous demandez une pièce, on considère que vous êtes un ennemi du gouvernement. On ne vous répond même pas. Quand nous parlons d’instrumentalisation de la justice, ça va très loin. Il y a des magistrats honnêtes, vertueux qui ont envie de faire leur travail. Et je crois que les professionnels de la justice que nous sommes, avocats, greffiers, huissiers, etc. devons tout faire pour les aider pour ne pas scier nous-mêmes la branche sur laquelle nous sommes assis, le libéralisme.

Tout le monde n’est pas courageux comme vous on dirait parce que près d’une vingtaine, c’est pratiquement vous seul qui parlez, mais il paraît qu’ils sont intimidés par qui on ne sait pas.

Il ne faut pas aller chercher très loin. Il suffit de demander à qui profite le crime. Cependant, les avocats déontologiquement sont là pour défendre la veuve et l’orphelin. Ils ne peuvent jamais se réjouir de voir des pères de famille embastillés comme nous le voyons depuis quelque temps lorsqu’ils ne sont pas obligés de fuir le pays. Je crois que dans ce domaine là, le chef de l’Etat doit corriger sa copie. Cette affaire de ruse et de rage ne vaut rien. On doit parler au peuple, nous devons tous travailler au développement du pays. Et si nous avons le courage ou la chance de parler sur les médias, je crois qu’on doit le lui rappeler. Il n’est pas le directeur général d’une entreprise. Il n’est pas le Pdg d’une entreprise. Il est le président de la république du Bénin jusqu’à nouvel ordre, il doit travailler avec tous les Béninois. Il ne peut pas jeter un groupe de Béninois contre un autre. Nous au Gerddes, nous ne permettrons pas ça. Nous le dénoncerons tant que Dieu nous aidera à dénoncer ces gens de pratiques.

Dites nous New Cesamex avec sa licence, ce laboratoire n’est-t-il pas capable de fabriquer des produits n’importe où il veut ou c’est seulement en Rdc qu’on doit avoir son laboratoire qui fabrique les médicaments ?

Je ne sais pas. Je ne suis pas membre du conseil d’administration de New Cesamex. Je sais par certaines indiscrétions qu’ils ont envisagé de construire des laboratoires dans d’autres pays. Et le Bénin, je crois qu’ils avaient déjà pris des dispositions, je me demande si ce qui se passe actuellement n’entre pas dans ce cadre là parce qu’ils avaient pris des dispositions, ils avaient même commencé, je crois qu’ils ont acquis les terres, et qu’ils sont en train de rassembler les moyens pour créer un laboratoire au Bénin. Je crois que toute cette gesticulation a pour but d’étouffer, d’empêcher cet enfant de naître. Et ceux qui veulent remplacer cet enfant par un autre, qu’ils n’oublient pas que la chicotte qui a frappé la première femme frappera les autres épouses parce que les gens n’oublieront pas. Ceux qui sont actuellement détenus injustement même s’ils oublient, leurs familles n’oublieront pas. S’ils avaient fait quelque chose de répréhensible, je suis sûr que ces intellectuels parmi lesquels il y a de nombreux docteurs très respectés en Europe et en Afrique, je dis que, ces personnes-là, ne peuvent pas oublier. Si on a fait quelque chose, c’est excellent qu’on paye. Mais jeter les gens en prison, parce qu’ils pourraient avoir d’autres projets machiavéliques pour se substituer à leur activité, c’est un péché, je le répète.

Est-ce que New Cesamex peut-elle se représenter par une autre pour exporter les produits au Bénin ? Est-ce possible ?

New Cesamex n’exporte pas qu’au Bénin. Il exporte dans toute la sous région mais la plateforme qui est en Rdc, c’est une plateforme qui dessert toute l’Afrique, et le nom de cette société peut changer demain si d’autres la rachètent. Des Béninois même, au lieu de créer une nouvelle structure avec des firmes européennes que l’ont connaît déjà, aurait pu négocier avec New Cesamex pour avoir un laboratoire digne de ce nom au Bénin et entrer en compétition avec les autres laboratoires qui existent en Europe, qui produisent les mêmes produits. La vérité est que avec New Cesamex, c’est de bonne qualité et à des prix compétitifs qui correspondent à ce que recherche notre marché. C’est tout. C’est pour cela que la direction des pharmacies a agréé un certain nombre de molécules.

Quand le chef de l’Etat,a rencontré les grossistes, il parlait comme si les grossistes ont contribué à rendre les Béninois malades par les produits qu’ils nous livrent dans les pharmacies. Mais les produits qui ont été saisis dans le domicile l’honorable Atao ont-ils déjà été analysés pour qu’on sache vraiment si ce sont de faux médicaments ?

D’abord les produits n’ont pas été saisis au domicile de l’honorable Atao. L’honorable Atao a loué à New Cesamex ses entrepôts. Mais pour essayer de faire passer la pilule, on dit que c’est au domicile de Atao. Mais tout le monde connaît la vérité. Ça c’est les excès qui sont présentés. Donc si le nom de l’honorable Atao, doit être cité , c’est peut-être d’avoir eu le tort de faire venir ce groupe au Bénin. Mais il n’y a jamais eu d’analyse pour dire que les produits ne sont pas de bonne de qualité. Ceux qui disent ça contredisent le directeur des pharmacies et des médicaments parce que le directeur a une fiche technique, il a précisé dans sa note que les produits sont d’excellente qualité et à des prix très compétitifs, il recommande aux grossistes béninois d’aller s’approvisionner auprès de New Cesamex. Mais parmi les plus gros clients de New Cesamex, c’est les structures d’Etat, la Came qui importe le maximum de médicaments. Ils sont les principaux clients. C’est sur les résidus importés par la Came qui paye à 90 jours que les autres grossistes s’approvisionnent en attendant que la Came et un autre groupe pharmaceutique qui importent de grandes quantités viennent enlever leur stock. C’est vrai que possession vaut titre mais la réalité, les stocks qui attendent ont été importés par des grossistes dont la Came. Et pour bénéficier d’un crédit aussi long que possible, ils n’enlèvent pas tout leur stock ; ils enlèvent un peu un peu parce que sur chaque stock, ils ont 90 jours de payement. Donc en enlevant petit à petit, au final, ils ont plus d’un an pour payer. Et c’est la pratique qu’ils ont mise en œuvre pour pouvoir faire détenir la partie des médicaments qu’ils doivent enlever plus tard par New Cesamex. C’est sur ce résidu là que les grossistes béninois vont prendre leur petite quantité parce qu’ils ne peuvent pas importer des conteneurs de produits. C’est tout. Non seulement il n’y a pas eu d’analyse technique, personne ne peut soutenir que les produits ne sont pas de bonne qualité. C’est comme si on faisait un procès en sorcellerie à une personne qui est devenue riche par le seul fait qu’elle est riche. Et toute l’argumentation, on dit que les médicaments sont exposés à des températures élevées. New Cesamex produit un document pour dire que ce sont les mêmes produits vendus au Bénin qui sont vendus au Niger. Il fait beaucoup plus chaud au Niger et ça part au Niger dans les mêmes conteneurs. Et les produits n’ont jamais été détériorés. Si l’on veut dire que c’est l’avocat de New Cesamex qui dit des choses pour couvrir New Cesamex, pourquoi ne pas nommer un laboratoire indépendant pour vérifier. Ça a été dit partout. Si vous ne croyez pas, nommez un laboratoire mais personne n’est intéressé par ça. On est intéressé seulement par la disparition de New Cesamex et l’embastillement des grossistes pour que personne ne parle , afin que tout le monde ait peur. On a atteint partiellement le résultat puisqu’on a foutu des pères de familles en prison sans raison valable. Les gens sont en prison pas parce que le droit a qui qu’ils doivent être en prison. Maintenant avec le chef de l’Etat qui a accès au dossier, ce ne serait pas excessif de dire que c’est parce qu’il veut qu’ils soient en prison qu’ils le sont.

Quelle est la suite ?

Il faudrait que vous alliez interviewer le chef de l’Etat. Il doit avoir ses plans. Il ne fait rien par hasard. C’est un compétiteur né. Il doit savoir où il va. Moi je ne sais pas lire dans une boule de cristal pour savoir ce que pense le chef de l’Etat. Mais il sait très bien que ceux qui sont en prison sont innocents puisqu’il a eu accès au dossier, d’après lui-même. Et s’il veut tirer les conséquences, c’est de les sortir, de les remplacer par la direction des pharmacies parce que les seuls qui ont commis une faute, c’est la direction des pharmacies.

Mais vous en tant qu’avocat de New Cesamex que pensez-vous de cette ténébreuse affaire

Je pense très honnêtement que le Bénin se débrouille très mal avec sa réputation de pays en développement. Des cupidités sont tellement fortes qu’on ne reconnaît plus le Béninois. Et si demain, il y a un autre groupe qui se met en place sur le monopole qu’on devine, je suis sûr que les Béninois combattront le même groupe de la même façon. C’est-à-dire que nous travaillons à nous torpiller nous-mêmes au lieu d’avoir de la valeur ajoutée. Vous, vous avez un laboratoire, est-ce que vous pouvez venir ici, et nous aussi nous allons en créer un sur d’autres produits. Au lieu de faire ça, chacun veut avoir le monopole. C’est un peu l’adage, la mauvaise herbe chasse la bonne. Lorsque que vous avez du chiendent et vous faites des salades que tout le monde peut manger, si vous n’entretenez pas le chiendent, il va tuer vos salades. Je crois que nous faisons trop d’effort à nous faire du mal à nous-mêmes et nous faisons dans nos pratiques en sorte que le nombre de chômeurs ne fait qu’augmenter au lieu de le faire baisser. Les conséquences économiques de nos actes son désastreuses pour le Bénin. Je crois qu’il faut que les Béninois se rencontrent très rapidement pour discuter de ces problèmes de fond. On ne peut pas passer sa vie à s’auto détruire. Parce que nous nous auto détruisons, c’est mauvais pour nous. C’est peut-être bien pour quelques poches mais c’est mauvais pour les Béninois. Et les gens de notre âge doivent en parler pour que la postérité en témoigne.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité