Pour ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux, vous avez probablement vu passer mes récents coups de gueule par rapport aux locations de bureaux ou maisons au Benin. Entre les cautions fixées de 3 mois à 1 an, et ceci en fonction de la tête du preneur, j’ai été obligée récemment de piocher loin dans mes ressources financières pour payer ce qui suit :
- 6 Mois de Caution pour le bail d’un bureau ;
- 3 Mois de loyer payés à l’avance et négocié avec beaucoup d’insistance à 1 mois ;
- 1 Mois de Caution pour garantir l’Electricité et l’eau ;
- 1 Mois de commission.
En tout, pour neuf mois d’avance payés en espèces, et qui ont servi au propriétaire entre autres, j’imagine, de terminer les travaux de l’appartement. Avec un contrat dument signé des deux parties, j’ai enclenché tout le processus d’emménagement dans mes nouveaux bureaux : achat de meubles, commande des panneaux aux dimensions de l’appartement…
Sauf que le jour où j’emménageais, le propriétaire a décidé que finalement il ne voulait plus louer son local. La seule explication à laquelle j’ai eu droit (par le démarcheur), était que finalement le propriétaire n’était plus intéressé pour qu’on y loge des bureaux.
Jusqu’au jour où je publie cette chronique, le propriétaire lui-même n’a jamais pris la peine de m’appeler pour m’expliquer les raisons de son changement d’humeur.
Fort heureusement pour moi, j’ai réussi à récupérer mes pauvres sous et à me lancer dans une nouvelle quête.
Tout en vous épargnant des détails des aberrations concernant les maisons ou bureaux visités depuis des mois, souvent sans aucun respect pour le locataire, je fais cette chronique parce que depuis que j’ai partagé ma mésaventure, j’ai entendu des histoires dignes de films.
Dans un pays où les contrats de bail ne sont pas réglementés, nous faisons souvent face à des situations où chaque propriétaire est libre de fixer ses règles, mais où une tendance aux abus se dégage. J’aurais appris qu’il y a un projet de loi à l’Assemblée Nationale pour légiférer dans ce secteur, mais en attendant que cela se fasse, je voudrais profiter de cette chronique pour dire qu’il est temps qu’un certain nombre de pratiques disparaissent.
Dans mon cas et avec un contrat dument signé, je sais qu’une des premières options aurait été de porter plainte. Mais franchement, nous connaissons tous le système judicaire de notre pays qui n’encourage pas de telles procédures.
Le secteur de l’immobilier au Bénin a certes ses contraintes, mais il est temps qu’il soit aussi régulé en ce qui concerne :
- La fixation des tarifs au mètre carré et par zone, pour un bon équilibre entre l’investissement et son retour ;
- Les limites de caution à définir : six mois de caution ne sont pas aisés à réunir ;
- Le payement des loyers : c’est mieux qu’il soit mensuel plutôt que trimestriel, pour tenir compte du fait que nous avons pour la plupart des revenus mensuels ;
- La création d’un fichier ou d’un système national répertoriant l’historique de chaque locataire… pour également obliger les locataires à comprendre qu’il faut bien entretenir les biens ;
- L’Obligation pour le propriétaire et son locataire de souscrire à une assurance pour couvrir les responsabilités de chacun ;
- La réglementation de la fonction d’agent immobilier ou d’agence immobilière : ce qui rendrait la relation entre propriétaire et locataire plus professionnelle, et permettrait à l’état d’avoir des interlocuteurs plus aptes ;
- L’état également devrait pouvoir accompagner par des mesures incitatives les promoteurs immobiliers, dans le but d’avoir des constructions à coûts raisonnables ;
- Il est aussi temps que les structures censées donner des « permis de construire » fassent bien leur travail, afin que les biens construits respectent les normes architecturales et de sécurité.
Durant ma quête de bureaux, je ne vous cache pas les aberrations que j’ai pu constater en matière de bâtisses… des horreurs qui sont des dangers pour la sécurité des locataires ;
Il est temps au Bénin, que notre économie sorte de son caractère trop informel, qui justement laisse la place aux abus aussi bien des propriétaires que des locataires. Vivement que le secteur de l’immobilier avec les contrats de bail qui en découlent soient règlementés.
Tous ensemble pour l’amélioration des services au Bénin
L’auteur est Consultant/Formateur en Qualité de Service et Directrice
de Publication de www.theservicemag.com
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