Le ministère de la justice et la police républicaine ont conjointement animé un point de presse cet après-midi. L’objectif de cette sortie médiatique : faire le point des action menées dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité et des crimes dits rituels au Bénin.C’est le procureur général près la Cour d’appel de Cotonou, Emmanuel Opita qui s’est livré à cet exercice. Selon lui, l’office central de répression de la cybercriminalité a interpellé 158 personnes depuis le début de la traque aux cybercriminels. La direction départementale de la police républicaine Atlantique en a interpellé 110.Celle de l’Ouémé 113 et celle du Couffo 11.
Pour le compte des autres départements, on retient que 25 personnes ont été interpellées par la police républicaine dans le Zou, 3 dans les collines, 14 dans le Borgou, 2 dans la Donga et 20 dans le Mono. Au total 456 personnes ont été interpellées dans le cadre de la lutte contre ce fléau, a fait savoir Emmanuel Opita. Au niveau des parquets généraux, 9 procédures sont déférées devant les chambres de flagrant délit et les cabinets d’instruction. Courant mars-avril, 30 personnes sont poursuivies dont 25 en détention et 5 sans mandat de dépôt.
Pour les cas orientés en flagrant délit, les audiences sont prévues pour les mois de mai, juin et juillet. Cette programmation va permettre à l’office national de répression de la cybercriminalité, d’expertiser les données des ordinateurs et des terminaux de communication placés sous scellés.
Les cas en examen
Parmi les cas en examen à Abomey, il y a lieu de signaler un assassinat commis par un cybercriminel sur sa concubine dont le sang a été recueilli pour être donné à un fétiche dit Kinninsi. Au niveau du parquet de Lokossa, trois affaires sont en cours avec 14 personnes poursuivies dont 10 en détention et 4 sans mandat de dépôt. Elles sont accusées d’escroquerie en bande organisée et encourent une peine allant de 10 ans à 20 ans de prison. S’agissant du parquet de Parakou, 17 personnes sont placées en détention. Au niveau du tribunal de Ouidah, 19 indélicats sont poursuivis dont une, déjà condamnée.
Au TPI de Porto-Novo, 35 personnes sont poursuivies avec mandat de dépôt dont 12 sans mandat de dépôt. A Abomey- Calavi 41 personnes sont dans les liens de la justice. A Cotonou, elles sont au nombre de 67.
Concernant les peines déjà infligées aux cybercriminels Emmanuel Opita fait remarquer que des « gaymen » ont été condamnés à 36 mois de prison par le tribunal de Ouidah. A Cotonou ,le juge a déjà infligé une peine de 60 mois de prison a des arnaqueurs du net..A Parakou, la sentence maximale prononcée est de 24 mois de prison.
Le mode opératoire
Selon le procureur général près la Cour d’appel de Cotonou, le mode opératoire varie. Certains choisissent la romance. Ils se font passer pour une femme ou un homosexuel en quête de partenaire. D’autres procèdent par chantage. Ils cherchent des informations, images ou vidéos compromettantes sur une personne.
Ensuite, ils utilisent ces éléments pour faire pression sur leur victime, l’obligeant à leur verser une somme. Il y a aussi d’autres modes opératoires comme la proposition de vente d’articles fictifs,de fausses offres de prêts d’argent, des pratiques de charlatanisme dans le but d’abêtir ou d’hypnotiser leurs cibles.
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