C’était une déclaration très courue par la presse nationale et internationale. La déclaration tant attendue a été lue dans la grande salle de cérémonie de la bourse du travail. Les deux secrétaires généraux de la Cstb et de la Cosi-Bénin, en compagnie du secrétaire général adjoint de l’Unstb, ont animé ce point de presse dont l’essentiel du message porte sur la suspension stratégique de la motion de grève.
C’est le secrétaire général adjoint de l’Unstb, représentant son secrétaire général empêché, Emmanuel Zounon, qui a été chargé par ses collègues de lire la déclaration conjointe de la confédération syndicale des travailleurs du Bénin, Cstb, de la Confédération des organisations syndicales indépendante Cosi, et de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin, Unstb. Il est à retenir de cette déclaration que : « prenant acte de la situation objective de l’état du mouvement et de la volonté de la base de se réorganiser pour la poursuite de la lutte, la Cosi-Bénin, la Cstb et l’Unstb, décident de suspendre ce jour 07 mai 2018 le mouvement de grève en cours depuis novembre 2017, pour certains, et janvier 2018 pour d’autres, et appellent les travailleurs à reprendre le service à compter du mardi 08 mai 2018 ».
Par ces propos, ces trois organisations syndicales informent l’opinion nationale et internationale de la suspension du mot d’ordre de grève. Toutefois, les trois Sg des centrales syndicales signataires de la déclaration de la levée de la suspension, font trois clarifications majeures.
Quelques réserves
La première s’adresse aux travailleurs : « Ils appellent les travailleurs à se tenir mobilisés pour la poursuite de la lutte sous diverses formes, pour la satisfaction de leurs revendications ». La seconde clarification concerne le gouvernement : «Ils invitent le gouvernement du Président Patrice Talon à rouvrir les négociations dans un bref délai pour trouver les solutions aux revendications légitimes des travailleurs ». La troisième enfin, est adressée à de l’opinion nationale et internationale : « Ils prennent l’opinion nationale et internationale à témoin face à un gouvernement qui sacrifie les intérêts des travailleurs et du peuple, en laissant perdurer les grèves dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la justice ».
Dans leurs interventions avant et après la lecture de cette déclaration conjointe de Noel Chadaré de la Cosi-Bénin et de Kassa Mampo de la Cstb, les deux secrétaires généraux ont expliqué que tout est parti des assemblées générales conjointes réunissant les délégués des trois centrales, des douze départements, qui ont lieu le vendredi 4 mai 2018 dans les 12 départements. Ils ont expliqué qu’après débats houleux, les délégués de onze départements sur les douze ont accepté de suspendre le mouvement de grève.
Le contexte ayant conduit à la levée de la suspension
C’est pour cela que les deux secrétaires généraux ont remercié les travailleurs de la base pour avoir respecté la motion de grève, et pour avoir péniblement accepté de la suspendre. Noel Chadaré a fait remarquer que cela n’est pas une capitulation, encore moins l’expression de la défaite du mouvement de grève. Il explique que c’est un repli stratégique pour laisser le temps au gouvernement de convoquer la reprise du dialogue, pour discuter et trouver des solutions durables aux problèmes des travailleurs.
Kassa Mampo quant à lui, pense que le bilan de ce mouvement de grève qui a duré plus de quatre mois, est que pour la première fois la base s’est imposée au sommet et que désormais, c’est avec la base que les décisions se prennent. Par ailleurs, il trouve que la suspension de la grève place le gouvernement devant ses responsabilités. Lui qui a accepté de programmer les négociations avec les partenaires sociaux, sur instigation des trois centrales syndicales, a contre toute attente repoussé sine die ladite rencontre.
Les trois centrales syndicales acceptent donc de suspendre le mouvement de grève pour démontrer sa bonne foi, afin que chacun apprécie avec le temps l’attitude du gouvernement qui a misé sur la division, la manipulation, les intimidations et l’usure de la grève
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