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Cela n’arrive pas qu’aux autres

Par Simon Poty
il y a 3 ans
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Cette histoire vous intéresse. Pourtant, elle ne se déroule pas au Bénin. Mais dans un pays de notre sous-région, dans une petite localité, loin du charivari de la grande ville.

Elle montre l’extrême complexité des questions de développement. Elle porte un cinglant démenti à nos approches bureaucratiques, à nos démarches technocratiques. Cette histoire commence sur l’air d’un conte. Il était une fois, une localité tranquille. Ceux de ses fils et filles qui ont échappé à la misère ambiante, décident d’en changer le cours. Grâce à une belle réalisation : un forage d’eau. Oui, l’eau. Depuis des temps immémoriaux, elle a fait, ici, l’objet d’une pénible corvée. C’est la principale occupation des femmes. Pas moins de vingt kilomètres par jour et par tête de pipe avant d’accéder à une mare d’eau située à l’autre bout de la localité.

Au bout de quelques jours, l’inattendu s’inscrit en lettres d’or dans le quotidien des habitants de cette localité sous la forme d’un grand forage d’eau. Des bornes- fontaines par-ci et par-là. De l’eau partout et pour tous. Un vrai miracle. Tombent tout aussitôt les liens de servitude qui ont réduit les femmes, de mères en filles, des décennies durant, au travail forcé de la corvée d’eau.

Mais contre toute attente, surgit un problème. L’eau du forage manque de peu d’aller rejoindre l’eau pourrie des ravins. Les donateurs frappent l’eau, pour ainsi dire, d’un impôt. Ils décident, en effet, de faire payer à tous une taxe modique et symbolique. Réaction immédiate et courroucée des pères et des anciens : ” Allez vous faire foutre, vous et vos fontaines d’eau. Nous ne payerons pas un centime pour disposer d’un don de Dieu. Tel est la coutume ici. Tel il en sera jusqu’à la fin des temps.” La messe est dite. La gratuité de l’eau est proclamée. Pour la paix des cœurs et des esprits.

La vie reprend son cours dans cette localité. Une vie pas si tranquille comme on l’aurait souhaité. Survient un autre problème. Personne ne l’a vu venir. Depuis que l’eau est à disposition et à portée de main, les femmes, qui étaient alors préposées à la corvée d’eau, ont désormais du temps libre à ne savoir quoi en faire. On le sait, ” La nature a horreur du vide”, et “L’oisiveté est la mère de tous les vices”. Nombre de femmes se reconvertissent en une bien triste activité : la prostitution ! Quelles leçons tirer de cette histoire ?

1 – La solidarité entre donateurs et bénéficiaires. L’opération forage et bornes-fontaines dans la localité visée a pu s’amorcer et se conduire sans accroc. Parfaite entente entre les parents au village et leurs enfants venus de la grande ville. On s’est donné la main, dans un élan de solidarité, pour écrire une page nouvelle de l’histoire d’une localité. C’est une chance. Mais cela ne se passe pas toujours ainsi. Nos bailleurs, donateurs et autres partenaires au développement ne sont pas nos parents. Ils sont en business. Ils n’ont en ligne de mire que leurs intérêts. S’il en est ainsi, pouvons-nous continuer d’aller négocier des accords qui engagent la vie de nos peuples la tête en l’air, la fleur à la boutonnière, les mains dans les poches, supputant des rétro-commissions ?

2 – L’erreur de la taxe sur l’eau. C’est faux de croire à l’existence de pratiques standards, valables pour tous, en tous lieux, par tous les temps. Un projet de développement s’inscrit dans un environnement humain, donc dans un contexte socioculturel donné. Les jeunes revenus de la ville sont de bonne foi. Mais coupés de leurs racines, ils ne connaissent plus les sentiers qui conduisent en leurs maisons. Les déterminants culturels sont essentiels. Toute négligence, ici, est synonyme d’ignorance. Cela se paye cher et cash. L’homme est au cœur de tout processus de développement.

3- La dérive de la prostitution des femmes. Tout projet de développement est à l’image d’un couteau à double tranchant. D’où, comme préalable, des études d’impact. Pour le salut des êtres et des choses. Sinon, on court droit à l’échec. Construire une infrastructure, c’est bien. Libérer l’espace public, c’est tout aussi bien. Mais à quel prix ?

C’est sûr : celui qui sait peut toujours commettre des erreurs. Mais il en commettra moins que celui qui ne sait pas. L’ignorance est une banque. Une banque sans ressources. Pressons-nous d’y aller solder notre compte !

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Commentaires 1

  1. Tchite' dit :
    19 juin 2018 à 12:24

    Pour le sage, peux de mots suffisent.

    Répondre

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