Le Cames, est un conseil inter-état qui réunit 17 pays d’Afrique francophone. Il est chargé entre autres de la reconnaissance des diplômes de l’enseignement supérieur. Mais les bases juridiques de l’institution et son fonctionnement constituent la pomme de discorde entre les universitaires et les scientifiques. Dans un livre intitulé «Le Cames la nébuleuse qui entrave l’essor du Bénin et de l’Afrique », paru le 25 Avril 2018 au Bénin, les professeurs Moïse Laleye et Mohammed Dine-shérif Raimi, co-auteurs, ont passé au scanner les anomalies qui émaillent la vie de l’institution et son fonctionnement. L’un des auteurs du livre a été reçu par la Radio Soleil fm ce mercredi 13 juin 2018. Le professeur de droit public Moise Laleye revient dans cet entretien sur le Cames, un organisme qu’il appelle « une institution sans visage gargarisée de faussetés ».
Reçu sur la Radio Soleil Fm ce mercredi 13 juin, le professeur de droit public Oladé Okounlola Moïse Laleye, a critiqué le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames). L’invité de Virgile Ahouansè dans ‘’l’invité du jour’’ n’est pas allé du dos de la cuillère pour mettre à nu les maux qui minent cette institution. Pour le professeur Moïse Laleye, le Cames est une institution informelle parce que ne reposant sur aucun texte juridique avéré. Selon ses dires, une convention sur le Cames qui serait signée en 1972 n’a pas été retrouvée.
En 1968, le CAMES a été crée par les Etats membres puis en 1972, il y a eu la signature de la convention portant statuts et organisation du CAMES et en 2000, une actualisation de l’ensemble des textes juridiques. Mais force est de constater que ce processus manque de traçabilité a fait savoir l’invité de Virgile Ahouansè. Et pour illustrer son argumentaire, il renvoi au site internet du Cames.
« Sur leur site les statuts portants actualisation de l’ensemble des texte, en 2000 ne figure pas. C’est la signature de feu Guézodjè datée de 1986 qui est attachée aux statuts mis en ligne. Il y a encore des signatures de 1983 » a souligné le prof. Laleye avant de clamer sèchement « Une institution ne peut être dans l’informel et dans du faux ». Ce qui ne crédibilise pas ses activités.
« Le programme concernant les comités consultatifs interafricain ont commencé depuis 1978, les programmes de concours d’agrégation médecine 1982, droit et gestion 1983 et 1997. Mais on constate que ce n’est pas dans les statuts » s’est indigné Laleye. Il dit ne pas être seul à crier haro sur le Cames.
A l’en croire, 19 juristes ont dit en 2016 qu’il n’y a que des pratiques au Cames. En 1997 déjà, un des experts commis par le Cames pour réfléchir sur la situation de l’institution et de ses activités avait donné aussi l’alerte. « Les programmes désormais célèbres de Cames ne sont même pas mentionnés dans son statut » avait remarqué l’expert selon Le Prof. Laleye.
Le dernier fait en date qui conforte la position du professeur de droit public serait l’ouvrage lancé lors du cinquantenaire de l’organisme. D’après l’extrait du livre lancé à cette fameuse célébration du cinquantenaire, il est écrit « cet ouvrage est une histoire institutionnelle du Cames qui s’interdit cependant une description sèche et abstraite du cadre juridique et normative régissant le fonctionnement de cette institution » . Une déclaration qui est scandaleuse selon lui. Il appelle le chef de l’Etat Béninois à se saisir de cette affaire pour la suppression de cette institution.
« C’est un organisme sans visage et qui procède par fausseté, l’informel. Et plus grave c’est un instrument de règlement de compte qui interdit tout recours. Le Cames comme ça ne peut que produire de la médiocrité. C’est du gadoue (…) Il faut le supprimer.» a fait savoir Moïse Laleye.
Laisser un commentaire