La nouvelle s’est répandue la semaine écoulée faisant état de la probable démission du directeur général du port de Cotonou. Des informations de sources bien introduites évoquent plutôt l’éventualité d’une démission de ce dernier. Une version contraire à celle contenue dans un communiqué relayé par les réseaux sociaux et repris par certains quotidiens parus ce lundi 25 juillet. Communiqué que la presse attribue au Port autonome de Cotonou (Pac) qui laisse entendre que l’actuel directeur général du port de Cotonou est plutôt arrivé à la fin de sa mission. Une thèse qui souffre de quelques insuffisances. Il sera difficile de faire une idée définitive sur la démission ou encore le départ du directeur général du port autonome de Cotonou.
C’est désormais la controverse autour de ce départ « démission » de ce directeur belge qui n’a pris fonction qu’au début du mois de mai 2018. Il se dégage deux thèses contradictoires : la première évoque une démission alors que la seconde parle de départ pour fin de mission.
La thèse de la démission suscitée
Cette thèse est partagée par un certain nombre de médias et a été corroborée par des sources proches du dossier. De nos recoupements, il ressort que le directeur général du port de Cotonou, qui a pris fonction en début du mois de mai 2018, a introduit un certain nombre de réformes au plan managérial.de l’entreprise. Nous avons ainsi appris que ledit directeur général, soucieux de l’efficacité et de la probité des cadres dans la manière de servir, aurait établi une « short list » de 33 cadres du port autonome qu’il entendait renvoyer.
De cette liste des 33, le directeur général aurait fait un essai en plaçant trois cadres à qui il a donné des congés illimités. Cette mesure du directeur général de placer ces trois cadres en situation de congé illimité n’aurait enregistré aucune réaction de la part des syndicats puisqu’explique-t-on, ces trois cadres à qui la direction du port reprocherait des malversations financières à travers la création des réseaux parallèles d’encaissement de fonds, ont été les fossoyeurs des mouvements de grèves des agents du port. C’est pendant que ces trois cadres sont placés en congé illimité synonyme de licenciement implicite, que la direction du port découvre un problème de malversations financières au niveau des activités d’élinguage de la part d’un ancien directeur.
Comme pour les trois autres cas, le directeur général du port aurait porté l’affaire auprès des hautes autorités qui lui ont donné l’aval de le licencier. Mais la mésintelligence du directeur général du port serait venue de la proposition des autorités qui auraient proposé au directeur du port de remplacer ce cadre indélicat par l’un des trois cadres placés antérieurement en congé illimité pour faits de malversation financière. Le directeur selon nos sources aurait rejeté la proposition.
Face à l’insistance des autorités, le directeur aurait pris la décision de jeter l’éponge en information sa hiérarchie le Port of Antwers international(Pai). Sa hiérarchie aurait envoyé son remplaçant sur place tout en lui demandant de lui accorder une période d’imprégnation de deux semaines. Mais dès le vendredi 20 juillet, la presse publie un communiqué de presse attribué au port de Cotonou qui avance plutôt la thèse d’un départ prévu du directeur général du port.
Départ programmé et non démission
Ce communiqué de presse rappelle que c’est le 20 décembre 2017 que le conseil des ministres a autorisé la contractualisation de la gestion du port autonome de Cotonou. C’est à la suite de cette décision qu’un contrat est signé avec le port international d’Anvers en Belgique. Ce communiqué rapporte que le directeur du port d’Anvers est dépêché au Bénin et nommé directeur général du port autonome de Cotonou (Pac).
Avec trois missions principales : « prendre des mesures urgentes pour l’amélioration de la gestion du Port autonome de Cotonou, installer l’équipe des directeurs, préparer et conduire la transition. Selon ce communiqué le départ de Christiaan De Block n’est pas le fait de la démission volontaire, mais la matérialisation du plan de management du port autonome de Cotonou dans son statut de gestion contractuelle. Il est donc question de passer la main comme convenu au directeur Joris Thys à partir du 1er aout 2018.
Faiblesse de la thèse officielle
Pourquoi faire venir un haut cadre en fonction dans un des plus grands ports européens au mois de mai pour une simple transition de deux mois,(mai à juillet) si c’est pour désigner un successeur qui a besoin de deux semaines d’imprégnation, avant de prendre les rênes de la maison « Port Autonome » ? C’est la principale faiblesse de la thèse officielle qui nie l’éventualité d’une démission du DG belge qui n’a même pas eu le temps de nettoyer’’ les écuries d’Augias ‘’avant de céder la place à un parfait ‘’intrus’’ dans le panier à crabes du Port autonome de Cotonou. Comment ne pas croire la thèse véhiculée sur les réseaux sociaux et dans les milieux proches des travailleurs du port qui évoquent l’existence de divergences profondes entre le DG sorti et son employeur, l’Etat représenté au plus haut niveau ?
Des informations recueillies de sources concordantes font état en effet de ce que le directeur général « sorti » ne s’est pas simplement opposé au retour d’un cadre préalablement licencié en douceur. Il aurait refusé dans un premier temps de donner son accord à un retrait d’importants fonds, avant de céder aux instructions venues de très haut. Une pratique qui rappelle les sombres périodes des régimes précédents qui considéraient le Pac comme une vache à lait. Il faudra donc attendre certainement les jours ou semaines à venir pour savoir de quel côté se trouve la vérité .
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