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Conservation et vente de viande au Bénin : L’association des bouchers interpelle le gouvernement

Le président de l’association des bouchers du Bénin, entouré des membres de son association avec l’appui de Mme Thérèse Wahounwa, présidente du comité national des vendeurs et revendeurs pour la liberté et la paix, a donné ce mardi 3 juillet 2018, une conférence de presse à la Bourse du travail à Cotonou. C’était pour expliquer aux professionnels des médias, les conditions dans lesquelles les bouchers exercent leur métier. L’association des bouchers du Bénin, Abb, a formulé des doléances à l’endroit du gouvernement pour sauver leur profession qui est en voie de disparition. C’est Madame Thérèse Wahounwa qui a planté le décor en expliquant à l’assistance les raisons de sa présence sur la table des conférenciers. Elle a dit que sa qualité de présidente du comité national des vendeurs et revendeurs pour la liberté et la paix, ne peut la laisser insensible aux difficultés de ses mandants que sont les vendeurs et revendeurs.

Elle a conclu que c’est pour soutenir les bouchers qu’elle se trouve parmi les conférenciers. Prenant la parole, Magloire Tchango, membre de l’association des bouchers du Bénin, au nom de l’association, a lu la déclaration en guise de propos liminaires.

En substance, l’Abb attire l’attention de l’opinion et du gouvernement sur les menaces qui pèsent sur le métier de boucher. Il a fait observer que « le métier de boucher a des règles particulières et des conditions d’exercice liées à la vente de la viande. Comme, quelle viande vendre et comment la vendre… ». Il a indiqué que le métier de boucher exige la propreté des lieux de vente, des conditions de conservation particulière de la viande et le respect strict des conditions d’hygiène.

Pour être sûr de vendre de la viande saine, l’Abb pense qu’il faut construire des boucheries modernes. Ce qui n’est pas le cas jusqu’à ce jour. Conséquence, les bouchers abattent, conservent et vendent la viande dans des lieux insalubres. La qualité de la viande vendue et les bouchers eux-mêmes, n’en sortent pas indemnes. L’association des bouchers du Bénin dit avoir fait des démarches auprès des autorités comme le directeur général actuel de la Sogema, qui s’est contenté seulement de les déplacer du site où ils se trouvaient pour les installer sous le deuxième pont d’Akpakpa. Ce qui n’a fait que déplacer le problème puisque la question de d’hygiène demeure. Les bouchers expliquent que la viande ne doit pas être conservée congelée, mais plutôt au frais. Ce qui appelle à des équipements appropriés. Les bouchers signalent aussi la question de la concurrence déloyale exercée par des vendeurs ambulants, qui n’ont pas connaissance des réalités du métier.

Par ailleurs, l’Abb présente un autre niveau de difficultés lié à la présence d’intermédiaires entre les bouchers et éleveurs. Conséquence, le prix des bêtes augmente. Par ailleurs, les vendeurs de bétails ne vendent plus les bêtes à la pesée, mais plutôt sur pied. Les bouchers qui n’ont pas de choix se retrouvent souvent à acheter des bêtes à un prix élevé sans connaître leur poids réel. C’est après la vente qu’ils réalisent qu’ils ont fait une mauvaise affaire. Il s’ensuit que de nombreux bouchers par succession de mauvaises opérations d’achat font des pertes et ne sont plus capables de rembourser les dettes contractées. C’est donc pour remédier à cet état de choses que l’Abb formule à l’endroit du gouvernement quelques doléances. Comme l’interdiction de la vente de viande à la sauvette par des aventuriers, la construction de boucheries modernes dans les marchés, la fixation du prix des bêtes en entier et de la viande au kilo. Les bouchers ont aussi décrié le fait de n’avoir reçu du gouvernement, jusque là, ni subvention ni un quelconque accompagnement.

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