Ce mardi 24 juillet 2018, le juge Rodolphe Azo va prononcer la sentence dans l’affaire Cnss (Caisse nationale de sécurité sociale) opposant le syndicaliste communiste, Laurent Mètongnon et consorts à l’Etat béninois.A voir les arguments développés lors du procès qui a démarré depuis novembre 2018, la probabilité est très forte pour que les mis en cause soient purement et simplement libérés. Après huit mois passés à la prison civile de Cotonou dans une affaire de placement dit à risque de 16 milliards de francs Cfa de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) et de perception de retro-commissions, le syndicaliste communiste, Laurent Mètongnon, l’ancien député à l’Assemblée nationale, Aboudou Youssao et consorts vont être fixés sur leur sort dans la décision que le juge Rodolphe Azo va prononcer en délibéré, ce mardi 24 juillet 2018 au tribunal de première instance de Cotonou. A cet effet, tout le monde attend que le droit soit dit pour que les mis en cause retrouvent leur liberté. Pourquoi ?
De l’audition de Laurent Mètongnon et consorts jusqu’à la plaidoirie, aucune preuve n’a été donnée pour étayer les charges retenues contre eux. Me Robert Dossou et ses collègues de la défense ont démontré que c’était un montage tout fait pour les envoyer en prison. Ainsi, le supposé placement à risque d’argent brandi par le procureur de la République, Gilbert Togbonon, a été battu en brèche au prétoire grâce aux preuves qui ont montré que la Banque internationale du Bénin (Bibe) n’était pas en faillite au moment des faits en 2014.
D’ailleurs, l’ancien directeur général de ladite banque, Romain Boko, a déclaré, documents à l’appui, qu’il a laissé plus de 70 milliards dans la caisse, avant son départ en 2014. En plus, il a été clairement dit que la Bibe bénéficie de la garantie souveraine de l’Etat béninois en cas de difficultés. Plus grave, les deux pages du rapport de la commission de l’Uemoa exhibées par la défense évoquent l’inexistence de preuves de remise de rétro commissions.
Or c’est ce rapport qui a servi de base aux accusations du conseil des ministres . Concernant les retro-commissions perçues par Laurent Mètongnon et consorts, les interrogatoires croisées des présumés mis en cause et de leurs accusateurs n’ont pu produire aucune preuve matérielle (décharges, reçus, numérotation des billets de banque, ou existence de caméra cachée) de la perception des fameuses retro-commissions. Aucun accusé n’a reconnu avoir perçu des pots de vin de la part de Romain Boko.
De là, tous les chefs d’accusation contre Laurent Mètongnon et consorts tombés un à un. C’est dire que le motif pour lequel ils ont été jetés en prison depuis huit mois n’est pas fondé. Ce faisant, la justice n’a visiblement pas d’éléments probants pour les condamner, même si le ministère public a requis cinq ans d’emprisonnement ferme contre eux. Toutefois, seul le juge a le dernier mot.
Cependant, comme l’a martelé, Me Robert Dossou dans sa magistrale plaidoirie délivrée dans un silence de mort, l’intime conviction ne renvoie pas seulement à l’idée subjective que se fait le juge du procès. Elle se fonde essentiellement sur l’ensemble des faits exposés par les différentes parties à la lumière du droit qui est dit au nom du peuple béninois.
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