A Kinshasa, la lune de fiel entre Kabila et la communauté internationale se poursuit. Le président a nommé samedi dernier le Général John Numbi au poste d’inspecteur général de l’armée congolaise. Quant à Gabriel Amisi, il est nommé chef d’état-major adjoint. Les deux hauts gardés, sont frappés par des sanctions internationales.
Le premier en l’occurrence le Général John Numbi est accusé d’avoir réprimé des marches de l’opposition quand il était au commande de la police entre 2007 et 2010.Selon l’Union Européenne, les Etats-Unis et la Suisse, il est également à la base de plusieurs assassinats dont ceux de Floribert Chebeya, activiste congolais des droits de l’homme et de Fidèle Bazana son chauffeur. Les deux hommes ont été assassinés le 02 juin 2010 après qu’ils aient été reçus par la direction générale de la Police. En ce qui concerne Gabriel Amisi, il est accusé d’avoir vendu des armes aux groupes rebelles coupables du massacre des civils dans l’Est de la RDC.
Il faut signaler que ces deux hauts responsables de l’armée sont très proches de Joseph Kabila. John Numbi avait reçu une haute distinction l’année dernière. Joseph Kabila l’avait élevé au rang de « Grand officier » de l’ordre des héros nationaux Kabila-Lumumba. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme n’avait pas vu d’un bon œil cette distinction en son temps. Pour Zeid Ra’ad Al Hussein, c’était une insulte aux victimes de ce général. Avec la nomination de ces hauts gradés, à quelques cinq mois de la présidentielle de décembre 2018, les ONG peignent déjà le diable sur la muraille. Elles craignent une répression sanglante des manifestants qui vont probablement protester contre la candidature de Joseph Kabila à un troisième mandat présidentiel. Pour l’heure en tous cas, le président n’a pas encore indiqué qu’il serait candidat.
Laisser un commentaire