Au cours de son passage sur la télévision nationale, l’Ortb le mardi 3 juillet 2018, l’ancien président de l’alliance Union fait la Nation, Bruno Amoussou entre autres sujets abordés, a aussi évoqué la question de la nécessaire réconciliation entre l’actuel Président de la république, Patrice Talon et son ancien allié politique, Sébastien Ajavon. Certains observateurs sur la question estiment que le plus important est de s’assurer de la sincérité des acteurs. Cela est connu de tous que l’un des pôles d’attraction de la présidentielle de 2016 était les candidatures des deux hommes d’affaires réputés : Patrice Talon et Sébastien Ajavon. Le score de chacun ces deux opérateurs économiques était très attendu. Et le résultat du premier tour n’a fait que confirmer la popularité de ces deux candidats auprès de l’opinion : 24% pour Talon et 23% pour Ajavon.
Avec ces résultats, c’est le candidat Patrice Talon qui passait au second tour face à Lionel Zinsou qui est arrivé 1er. Au second tour de la présidentielle, l’attention de l’opinion était portée sur le consigne de vote de Sébastien Ajavon arrivé troisième au premier tour. C’est avec beaucoup de joie que l’opinion a appris l’implication de Sébastien Ajavon dans la formation de la coalition de la rupture qui regroupait une trentaine de candidats recalés au premier tour dont la mission était de contribuer à la victoire du candidat Patrice Talon au second tour. Et pour faire tourner la mayonnaise, Patrice Talon lance sa campagne du second tour dans le zou en compagnie de Sébastien Ajavon. C’est la liesse populaire chez les partisans de la coalition de la rupture.
La déchirure
On entend dans l’opinion des commentaires qui laissent entendre que l’association d’Ajavon à Talon fera relancer à coup sûr l’économie béninoise. A l’investiture de Patrice talon élu président, Sébastien Ajavon est présent et affiche fière allure. Tout le monde salue le binôme Talon-Ajavon. Ajavon entre ainsi en scène en 2016. Lors de la signature de la charte sur le dialogue social initiée par le gouvernement de la rupture, Paul Essè Iko est le seul Sg des sept centrales syndicales qui pour des raisons soulevées, refuse de signer cette charte. Sébastien Ajavon se rapproche alors de lui et essaie de le convaincre de signer ladite charte. Comme argument, Ajavon fait savoir à Essè iko que « c’est nous qui sommes aux affaires maintenant mon frères, signe nous allons tout arranger ».
C’est donc avec une détonation d’une éruption volcanique que l’opinion apprend un matin de novembre 2016 que Sébastien Ajavon est placé en garde à vue. Un de ces conteneurs perquisitionné au port de Cotonou est soupçonné de contenir 18 kg de drogue. Cette révélation divise l’opinion notamment celle constituée des partisans de la coalition de la rupture.
Ceux qui donnent raison au gouvernement demandent que les mis en cause soient jugés, alors que les partisans d’Ajavon crient au complot. Les commentaires vont dans tous les sens et le procès qui s’est tenu ce 27 novembre 2016 a suscité une atmosphère de tension. Malgré le verdict de relaxe au bénéfice du doute des mises en cause, la déchirure entre Sébastien Ajavon et Patrice Talon est désormais consommée.
Sans aucune retenue, les zélateurs du pouvoir se sont jetés dans des campagnes de dénigrement les plus folles. Des voix et les pas les moindres sont allées jusqu’à affirmer sur les médias que Patrice Talon pouvait gagner au second tour sans le soutien de Sébastien Ajavon. Conséquence, Sébastien Ajavon accorde l’interview à un site internet français, Le Monde où il annonce son détachement complet du gouvernement de la rupture. Il devient alors l’homme à abattre, présenté comme le commanditaire de toutes les critiques et des échecs du gouvernement même du Pag.
La difficile réconciliation
C’est dans ce climat que sa chaine de télé Sikka Tv est fermée par la Haac autant que la radio Soleil Fm. Plus tard, c’est le terminal à container de Djèffa qui est fermé en plus du retrait d’agrément. Il s’ensuit dans la foulée le retrait des policiers en factions sur les sites d’installation de Cajaf Sa. La création du parti l’Union social libérale en 2018 à Djeffa et surtout de la coalition pour la défense de la démocratie qui rassemble : les anciens présidents Soglo, Yayi cristallise davantage le climat de tension entre les partisans de Talon et ceux d’Ajavon.
Depuis l’annonce de Bruno Amoussou au sujet de la nécessaire réconciliation entre Talon et Ajavon, certains partisans d’Ajavon ont évoqué le problème de la sincérité des acteurs rappelant pour la mémoire le rapprochement entre Patrice Talon et Martin Rodriguez qui s’est soldé par la reprise par le gouvernement de Bénin Marina Hôtel et la saisie suivie de la vente de l’usine d’égrainage de coton de Martin Rodriguez. Pour certains analystes, le rapprochement de ces deux grands opérateurs économiques est nécessaire pour l’intérêt supérieur de la nation. Mais le plus difficile est d’obtenir des garanties sur la sincérité des uns et des autres.
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