Université populaire de l’engagement citoyen 2018 : Dakar, capitale des mouvements citoyens d’Afrique

Un pari fou, celui de réunir et de mettre en plate forme des mouvements citoyens d’Afrique mais tenu en dépit de tout par « Y en a marre ».Depuis le lundi 23 juillet dernier, la place du souvenir africain de Dakar abrite la première université populaire de l’engagement citoyen(Upec 2018) de l’Afrique sur le thème « citoyenneté et droit de décider ». Une quinzaine de mouvements citoyens venus d’Afrique et des Etats Unis se réunissent pour renforcer le réseau citoyen et susciter un éveil mondial citoyen. C’est par un concert tout feu tout flamme que va démarrer cette université. Les organisateurs l’ont voulu exprès pour permettre à cette université de garder son caractère « populaire ».

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La liesse des jeunes de Dakar ameutés par les décibels de ce concert contraste pourtant si bien avec le sérieux du message porté par les différents chanteurs qui se sont succédé sur le podium titanesque installé sur cette place du souvenir africain où les photos d’une cinquantaine d’héros africains dont le roi Gbèhanzin. Ismaél Lo, Didier Awadi, Tiken Jah Fakoly, Valsero, Ely Kamano, Valsero, Master Soumy, Croque mort…pour ne citer que ceux là et même Claudy Siarr, impresario de luxe de ce concert avaient dans leurs chansons et messages tenu des discours pour rallumer la flamme de l’espoir pour le citoyen africain malmené par ses dirigeants et l’occident.

Le discours de Fadel Barro, porte flambeau du mouvement « Y en a marre » initiateur de cette université est resté dans la même tendance. Après avoir constaté fait l’état des lieux d’une Afrique où reculent la démocratie, les libertés et la justice sociale et où montent la corruption, la dictature des chefs d’Etat, les élections truquées, les constitutions falsifiées, il a affirmé qu’il n’y a autre alternative que l’engagement.

« L’espour suscité par la génération de Patrice Lumumba en Rdc, Kwamé N’Krumah au Ghana ou encore Um Nyobé au Cameroun est aujourd’hui malmené. Le plus élémentaire des droits humains se négocie et s’invente au jour le jour : manger, boire, se soigner, s’exprimer », se désole Barro.

Mais un nouvel espoir renaît avec la jeunesse africaine. « Il émane de cette jeunesse africaine qui s’organise les mouvements sociaux africains », rassure-t-il. C’est ainsi qu’est né en 2012 ici même sur cette place du souvenir africain « Y en a marre » , premier mouvement citoyen africain fondé par des jeunes qui ont su transformer leur ras-le-bol en philosophie d’action citoyenne.

Arme à feu contre main nue

Aujourd’hui, l’exemple de « Y en a marre » a été suivi un peu partout en Afrique. Si « Y en a marre » a réussi à empêcher le troisième mandat d’Abdoulaye Wade, « Balai citoyen » a réalisé l’exploit de chasser Blaise Compaoré du pouvoir au Burkina Faso. Mais en dehors de ces deux pays, plusieurs autres mouvements citoyens font, sans grands moyens, des actions extraordinaires dans leurs pays differents.

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Fadel Barro a rendu hommage à tous ces autres mouvements qui font bouger les lignes dans leurs différents pays. 3è voie lutte pour le retour de Mayotte dans les Comorres, Sindimuja(je ne suis pas esclave) au Burundi se bat contre les options dictatoriales du président N’Kurunziza et FeesMustFall en Afrique du Sud combat l’injustice social instauré dans le système éducatif.

Filimbi et Lucha, tous du Congo démocratique luttent pour l’instauration d’une société de démocratie, de justice et de paix. Ras le bol, Iyina, Our destiny et En aucun cas se battent pour les causes similaires au Congo Brazaville, Tchad, Cameroun et Togo. Wake up du Madagascar œuvre pour les droits des femmes et Project South travaille pour l’élimination de la pauvreté et du génocide dans le sud des Etats Unis. Il a aussi rendu hommage, avec ses amis des autres mouvements, à Luc Nkulula, un ardent activiste des mouvements citoyens tué dans un incendie criminel de sa maison au Congo démocratique.

Tous ces mouvements, a reconnu Barro, se battent les mains nues contre les kalachnikovs des dictateurs qui dirigent ces pays. Avant ce concert, plusieurs conférences ont été données. Le professeur Zachariah Mampillys mouvements sociaux africains, des indépendances jusqu’à nos jours » et Saïd Abbas Ahamed des Comores a parlé des révolutions échouées en Afrique ».

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