Faible taux de réussite au Bepc 2018 : Une raison de repenser à l’objectif de l’enseignement au Bénin

De plus en plus, le niveau des apprenants baisse dans l’enseignement au Bénin. Avec un taux de réussite de 28,23%, le Bepc session 2018 en est malheureusement la preuve la plus palpante. Si plusieurs raisons sous-tendent cette baisse drastique d’admis à cet examen, il est impératif aujourd’hui qu’ensemble, Gouvernement, Partenaires techniques et financiers (Ptf) ainsi que les acteurs de l’éducation enseignants et syndicats repensent à l’objectif de l’enseignement dans le pays. Au moment où l’Organisation des nations-unies (Onu) à travers les Objectifs de développement durable (Odd) en son point 4 se fixe pour but d’ « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie », d’ici 2030, l’on ne peut se réjouir d’une telle chose ou se limiter simplement à l’expliquer.

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Il urge aujourd’hui que des solutions efficientes et durables soient trouver aux maux qui minent l’éducation en général au Bénin, de la maternelle jusqu’à l’université. Dans le cas contraire ce sont des générations entières, surtout d’enfants issues de milieux défavorisés, qui seront sacrifiées. En témoigne, les statistiques par département : 40,36% pour le Littoral département où se situe la capitale économique, 20% pour le Borgou département de l’Est où les enseignants rechignent de se rendre et où le déficit d’infrastructures scolaires laisse à désirer.

Quand bien même il est sûr que certains des 72% recalés à la session de cette année reprendront le chemin de l’école l’année prochaine, il n’est pas non plus improbable que d’autres vont très certainement abandonner les classes : qui faute de moyens financiers, qui lassés de devoir repasser un examen qui a tout l’air d’un concours, vu le nombre très restreint d’admis. En effet, parmi les apprenants, il y en a dont les parents triment pour payer fournitures scolaires et frais d’écolage ; il y en a aussi qui se débrouillent eux-mêmes en menant de petits jobs pour se maintenir à l’école.

Cette catégorie sera sans doute tentée de laisser tomber car il n’est pas aisé de subvenir à tous les frais d’une année scolaire. Quel sera alors leur avenir après l’abandon de l’école ? Si certains arrivent peut-être à s’en sortir en apprenant de petits métiers d’autres ne feront qu’allonger la file des pauvres. Et même certains parents voyant les autres enfants échoués en masse se décourageront pour scolariser leurs progénitures. Gaspillage d’argent, répondront-ils.

Si l’objectif de l’enseignement est de transmettre la connaissance à tous les citoyens d’un pays afin de les rendre aptes à participer au développement de leur nation, il est temps que l’avenir des enfants soit pris au sérieux au Bénin. L’examen est considéré comme le point de ce qui a été appris au cours de l’année scolaire.

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De ce fait, un si bas taux de réussite est inadmissible car l’enfant est censé rendre simplement ce qu’il a appris à l’école. On ne peut pas dire que 72% des enfants béninois ayant été au Bepc cette année sont « nuls ». C’est impensable. Les raisons de cette faille du système éducatif béninois sont donc à rechercher au niveau principalement du Gouvernement et des enseignants. Et cela se résume à la question « qui enseigne quoi à nos enfants à l’école ? ».

A l’heure où nous sommes, l’Etat doit penser à la qualité de l’enseignement donné dans les écoles ainsi qu’à la qualité des acteurs (instituteurs, enseignants et professeurs) qui travaillent dans le secteur de l’éducation au Bénin. Il faudra non seulement former ces derniers mais également leur donner les moyens de bien accomplir leur mission. C’est seulement ainsi que l’enseignement reprendra son réel rôle au Bénin : celui d’améliorer les connaissances de tous les citoyens et non celui d’une minorité.

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