Le Bâtonnier Yvon Détchénou s’est confié à la presse sur la publication « frauduleuse » du rapport de l’Ordre des avocats sur la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Le président du Conseil de l’Ordre des avocats du Bénin ne nie pas l’existence d’un rapport sur la Criet, Il déplore sa publication alors que l’ordre ne l’avait pas encore décidé. « Le rapport qui est sur les réseaux sociaux , n’est pas un document officiel de l’Ordre dans la simple mesure où l’Ordre n’a assuré aucune diffusion du rapport finalisé en interne sur la Criet » clarifie Me Détchénou. La démarche institutionnelle a été de transmettre au ministre de la justice ce document. Il faut donc lui laisser un délai raisonnable pour qu’il réponde .Le Garde des sceaux n’ayant pas encore donné suite à cette démarche, il est anormal que ce rapport soit « diffusé par des procédés inacceptables sur tous les réseaux» poursuit-il. L’avocat dénonce par ailleurs « l’insubordination » de ceux qui ont rendu public ce document. Pour lui, l’Ordre des avocats ne peut s’exprimer officiellement que par le bâtonnier. Il n’est pas acceptable que quiconque s’autorise à transmettre au nom de l’Ordre un rapport à des institutions ou à des ambassades si ce n’est le Bâtonnier. « Nous ne pouvons pas avoir dans la robe, des combats qui ne sont pas juridiques, mais qui soient portés comme pour faire de la pression, ou un certain activisme politique » indique Me Détchénou qui rappelle que l’ordre des avocats « n’est pas syndicat ni un mouvement politique ».
La Criet c’est la suite d’un ensemble de choses qui ont commencé depuis longtemps
Le Bâtonnier se défend également contre certaines opinions qui l’accusent de faire de la politique. « Je dois vous dire deux choses. La première, c’est que je ne suis membre d’aucune chapelle politique. Je ne suis dans aucun mouvement politique. Ma fonction m’assujettit à une totale objectivité et c’est dans cette objectivité que je travaille » assure le bâtonnier. Il précise que l’Ordre n’attend pas l’autorisation du ministre pour publier le rapport.
Il attend de lui une réponse parce qu’il est le garde des sceaux et il doit la convenance institutionnelle à l’Ordre. Me Dètchénou a pour finir fustigé la tendance actuelle qui consiste à « créer des juridictions d’exception » qui ne sont pas conformes aux principes et résolutions de la Constitution et qui « déstructurent entièrement notre système judiciaire ». La Criet selon lui, n’est que la suite d’un ensemble de choses qui ont commencé depuis très longtemps.
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