Entre la Mauritanie et les Etats-Unis, la situation est subitement devenue tendue après que Washington ait annoncé des sanctions à l’encontre de Nouakchott.La tension monte entre Washington et Nouakchott. En effet, le 5 novembre dernier, les États-Unis ont décidé de retirer à la Mauritanie, son statut de partenaire commercial privilégié. La raison ? Les pratiques de « travail forcé » et « d’esclavage héréditaire » toujours en cours dans le pays. Une situation inacceptable pour Washington qui a ainsi décidé de sévir.
Nouakchott fustige une « trahison »
Résultat, c’est à partir du 1er janvier 2019 que cette sanction entrera en vigueur, à l’occasion de la révision du programme AGOA (Africa Growth and opportunity Act, « loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique »), qui a lieu tous les ans. Problème, cette annonce ne passe pas du tout auprès des dirigeants Mauritaniens qui fustigent une « trahison » ainsi qu’une remise en cause officielle des efforts fournis par les autorités du pays.
Dans un second message tout aussi assassin, le porte-parole du gouvernement, Sidi Mohamed Ould Maham pose la question de savoir si le président Trump aurait remis en cause cet accord si, à l’instar de l’Arabie Saoudite, son gouvernement avait un accord sur la vente d’armes à hauteur de 110 milliards de dollars . Une manière pour Nouakchott de remettre en cause les intentions véritables du président en place et surtout, de montrer que les décisions prises au sommet ont tendance à être variable.
L’esclavage, aboli en 1981
Dans les chiffres, la portée de cette décision semble être relative puisque les deux pays n’entretiennent pas une relation commerciale aussi privilégiée que cela. En 2017 par exemple, la Mauritanie a importé pour près de 80 millions de dollars de biens américains.
Cependant, la portée est tout à fait symbolique pour ce pays dont l’esclavage a été officiellement aboli en 1981. Aujourd’hui, si le terme de « travail forcé » est privilégié à celui d’esclave, les conditions restent les mêmes, des milliers de descendants d’esclaves restant assujettis aux descendants de leurs anciens maîtres, et ce, malgré le fait qu’une loi soit passée en 2015, faisant de l’esclavage, un « crime contre l’humanité » passible de 20 ans de prison.
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