Petite victoire de Karim Wade contre la justice de son pays. Le Comité des droits de l’homme de l’Onu vient de prendre une décision favorable au fils de l’ancien président Abdoulaye Wade. L’Onu apporte son grain de sel dans l’affaire Karim Wade. Dans une décision, le comité des droits de l’homme des Nations-Unies exige le réexamen de la « déclaration de culpabilité et de condamnation de Karim Wade conformément aux dispositions de l’article 14 du pacte international relatif aux droits civiles et politiques ». Il faut selon l’organe une révision effective et substantielle de la déclaration de culpabilité du fils de l’ancien président. Ce qui permettra d’évaluer les éléments de preuve et de fait et non se borner à une révision limitée aux aspects de droit comme l’a fait la Cour suprême sénégalaise.Le comité demande à l’Etat sénégalais de veiller à ce que telles violations des droits des justiciables ne se reproduisent plus dans le pays.
L’Etat Sénégalais est invité à informer le comité des dispositions prises pour donner suite à ses constatations dans un délai de 180 jours, cést à dire en début du mois de mai 2019 au plus tard. Du côté, de l’opposition, la nouvelle est bien accueillie .Pour l’avocat Amadou Sall,« la décision du comité ôte toute sa valeur et toute sa portée à l’arrêt de la Crei. Cet arrêt n’a plus le caractère définitif invoqué par les autorités sénégalaises .Il impose un réexamen des faits reprochés à Karim Wade et des preuves fournies par lui. La base de la tentative de sa radiation des listes électorales est effondrée » a t-il écrit sur les réseaux sociaux.
« Aucun organe international ne peut annuler un arrêt de la CREI »
Au niveau du gouvernement l’on n’a pas la même lecture de la décision du comité des droits de l’homme. Pour le ministre de la justice qui s’exprimait à travers un communiqué, « aucun organe international ne peut annuler un arrêt de la CREI ». Le comité n’est pas une instance juridictionnelle mais plutôt un comité d’experts indépendants dont les décisions sont dénuées de toute force obligatoire .En conséquence « il ne rentre pas dans ses attributions de réformer les décisions rendues par les juridictions nationales « poursuit le communiqué. Cependant le gouvernement prend acte de la décision, conclut le document de presse.
Pour rappel, le Sénégal vient d’être élu au conseil des droits de l’homme. Il en assurera la présidence à partir de janvier 2019.C’est donc dans le souci de respecter ses engagements internationaux qu’il a pris bonne note des « recommandations formulées par le comité et du délai imparti ».
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