Le pasteur Michel Alokpo, acteur de la société civile, prévient que les législatives 2019 au Bénin seront une dure épreuve, pour ne pas dire un échec, pour le pouvoir Talon. Pour l’ancien conseiller du Président Boni Yayi, le régime de la rupture a créé des situations qui vont beaucoup plus profiter à l’opposition.Le peuple béninois est déçu et fatigué de la classe politique, qui ne travaille que pour ses intérêts personnels et égoïstes. Ce peuple s’impatiente de voir la date fatidique des élections législatives pour réagir. C’est l’avis du Pasteur Michel Alokpo. Dans une interview qu’il a accordée au quotidien Matin Libre, il soutient que ce peuple ne se laisser plus piéger par les discours des acteurs politiques.
Dans ses analyses, le pasteur envisage un vote sanction contre le régime de la « ruse et de la rage » en 2019. « Les Béninois ne sont plus prêts à se laisser gouverner par la politique de la ruse et de la rage » affirme-t-il. Il se montre certain qu’il pense que rien ne changera cette position du peuple. « Quels que soient les billets de banque qui seront distribués, les gens regarderont demain. Vous me donnez 10 mille francs pour voter pour vous mais après ça je deviens quoi, ma famille, mes enfants ? Je n’arrive pas à payer l’écolage, c’est un véritable problème. Le peuple a pris conscience » dit-t-il.
Le peuple mécontent
Pour l’ex conseiller du président Boni Yayi, il y a un contexte politique et social qui va profiter beaucoup plus à l’opposition. Sur le plan social, il estime que le peuple est mécontent que ce soit dans le rang des centrales syndicales, des magistrats, des enseignants, des forces de l’ordre. Et ce, parce qu’il a manqué au chef de l’Etat, l’écoute du peuple, selon ses propos. Pour lui, les réformes entamées, certes, ne sont pas mauvaises mais ne profitent pas au peuple. « Les gens ont faim, ils ne trouvent pas à manger. Vous n’avez pas donné du travail aux jeunes. Les femmes vont au marché, elles n’arrivent pas à vendre. Et vous voulez les convaincre de voter encore pour vous ? » se demande-t-il.
La mouvance travaille pour l’opposition
Sur le plan politique, Michel Alopko voit venir un combat inévitable entre les blocs de la mouvance sur le terrain des élections. « Absolument ! Chacun va vouloir défendre et battre campagne l’un contre l’autre. Il ne s’agira pas de dire qu’on est des frères jumeaux sur le terrain de la compétition. Ça c’est du bluff qu’ils ont chanté l’autre jour. » Ceci, indique-t-il, « va favoriser le bloc de l’opposition qui est en gestation ». A cela, l’invité de Matin Livre ajoute les dossiers Soglo et fils, Ajavon, Djènontin, etc. « Actuellement, tout est en défaveur de la mouvance. Que ça soit les 5 blocs qu’ils ont constitués, la chasse aux sorcières, les poursuites judiciaires contre les leaders de l’opposition alors qu’il y a plein de gens de la Mouvance qui ont des casseroles. » conclut Michel Alokpo.
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