Les conseils de l’ancien président de la République du Bénin, Thomas Boni Yayi, déplorent la manière dont la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) conduit le procès sur le scandale financier ICC-SERVICES au Bénin et aussi le silence du tribunal au sujet de leur plainte déposée il y a trois semaines. Après leur déclaration du 24 décembre 2018, les avocats de l’ex-chef d’Etat béninois Thomas Boni Yayi étaient face à la presse dans la soirée du vendredi 11 janvier 2019 à Cotonou. Représentés pour l’occasion par Maître Renaud Agbodjo du barreau béninois et son confrère togolais Claude Amegan, ils ont tenu à partager de nouvelles informations avec l’opinion publique.
« La plainte de Yayi sans suite »
Aux dires des conférenciers, la plainte avec constitution de partie civile déposée au tribunal de première instance de première classe de Cotonou pour les faits de faux témoignages reprochés à l’ex-procureur général Georges Constant Amoussou, suite à ses déclarations devant la CRIET dans le cadre du procès ICC-SERVICES, est restée jusque-là sans suite. « Depuis le 24 décembre 2018 que la plainte a été déposée, nous n’avons pas encore de suite » informe Me Renaud Agbodjo. Il regrette qu’après trois semaines, une plainte déposée pourtant dans les formes requises, n’ait pas été encore traitée et orientée vers un cabinet d’instruction. « Pour quel motif, je ne saurai vous le dire. C’est un constat. » ajoute l’avocat. « C’est déplorable » dira Me Claude Amegan. Il souhaite que le président du tribunal prenne au sérieux cette plainte. « Yayi est un citoyen, il a porté plainte, il faut que suite lui soi donnée » défend-t-il
Doute sur l’intérêt du procès
Ce que savent ces avocats pour le moment, c’est que pendant ce silence par rapport à la plainte, « des déclarations, des allégations et des faits rapportés » se poursuivent devant la Cour contre leur client, salissant son image, surtout avec l’effet de propos rapportés sans preuve dans un procès retransmis en direct sur des radios. Loin de lui, la volonté de s’immiscer dans un procès en cours, dit-il, Me Renaud Agbodjo juge quand même utile de poser un certain nombre de question. « Est-ce vraiment le procès des responsables de ICC-SERVICES qui a lieu devant la CRIET ? Qui est-ce qui on est en train de juger ? Quelle est la véritable intention recherchée à travers ce procès ? » se demande-t-il.
La douleur des spoliés instrumentalisée
Pour ces conseils, la façon dont les débats sont conduits et l’orientation des questions, laissent penser que la Cour, sinon les magistrats qui forment la formation sont beaucoup plus préoccupées par l’implication avérée ou non de Boni Yayi que par le remboursement des spoliés. A leur analyse, tout porte à croire qu’elle cherche coûte que coûte qu’on dise que l’ancien président de la République du Bénin est promoteur de ICC-SERVICES, qu’il est au fait de la structure ou qu’il a donné sa caution. C’est une violation du principe de loyauté à l’égard des citoyens, des victimes de ICC-SERVICES. Selon eux, tout se passe comme si la culpabilité des promoteurs de ICC-SERVICES passe par l’implication avérée ou non de Boni Yayi. « La CRIET instrumentalise la douleur des spoliés » conclurent les avocats du président. « Elle doit veiller à ce que tout ce qui se dit soit étayé par des éléments probants ».
« Yayi ne fera aucune déclaration publique »
Les avocats de l’ancien Chef d’Etat béninois, soulignent que leur client reste attaché au respect de la justice et à la manifestation de la vérité. « Boni Yayi n’a jamais été contre la vérité sur ICC-SERVICES ». Ils rappellent que c’est lui qui a d’ailleurs déclenché les premières actions contre les promoteurs de ICC-SERVICES. Mais dans le cadre du procès en cours, ceux qui espèrent une sortie publique de lui attendront encore longtemps. « Boni Yayi ne fera aucune déclaration publique relative à l’affaire ICC-SERVICES » prévient Me Renauld Agbodjo car dit-il, « il –Boni Yayi- continue de faire confiance à la justice, tôt ou tard la vérité triomphera ».
Laisser un commentaire