Plusieurs acteurs politiques béninois de la mouvance et de l’opposition étaient récemment sur les plateaux de l’émission Polititia de la chaîne Africa 24. L’opposition était représentée par l’He Valentin Djènontin et Léonce Houngbadji. Dans le camp d’en face, il y avait le député Jean Michel Abimbola et le directeur de la communication du palais de la Marina Léandre Houngbédji. Au nombre des sujets évoqués au cours de ce débat : la crise électorale et le bilan du président Talon à quelques jours de la fin de sa troisième année à la tête du Bénin. En ce qui concerne la crise électorale, M Houngbadji et l’He Djènontin pensent que l’actuel président du Bénin en est le principal responsable. « Tout ce qui se passe aujourd’hui, c’est le président Talon qui est l’alpha et l’oméga » déclaré le député de la minorité parlementaire. L’homme demande au ministère de l’intérieur de délivrer les certificats de conformité aux partis qui sont en règle vis-à-vis de la nouvelle charte des partis politiques. Il réclame également son quitus fiscal qui serait bloqué selon lui au niveau de l’administration des impôts.
« Le Bénin n’est pas une république bananière »
Pour le député Jean Michel Abimbola, le parlement travaille actuellement à permettre au Bénin d’organiser des législatives plus inclusives. Il dénonce tout de même la méthode du président de l’Assemblée nationale qui a présenté au parlement une nouvelle loi dérogatoire il y a quelques jours. Un texte qui n’a rien à voir avec que le comité paritaire a arrêté. Pour trouver une solution à la crise le journaliste lui a demandé si on ne pouvait pas distribuer le certificat de conformité aux partis qui le réclame. La réponse du député a été claire : « Le Bénin n’est pas une république bananière. C’est un Etat de droit ». La question de la révision de l’article 80 la constitution n’a pas été occultée au cours de ce débat. En effet, les députés de la majorité avaient proposé qu’on amende cet article pour prolonger leur mandat de quelques jours. L’objectif serait d’éviter que les élections s’organisent dans la précipitation au vu du calendrier électoral dont la dernière date n’est que le 28 avril 2019 jour du vote.
Soglo « envisageait déjà un bipartisme à la nigériane »
Pour le député Valentin Djènontin, on n’a pas besoin de toucher à cet article. Il faut juste revoir le calendrier électoral et régler les problèmes administratifs de son point de vue. Notons que cette crise électorale a déjà provoqué une rencontre entre le président Talon et Nicéphore Soglo. Au cours d’une conférence de presse organisée il y a quelques jours pour restituer à la presse le fruit de ses échanges avec Patrice Talon, l’ancien président Soglo disait que la réforme du système partisan et du code électoral qui a conduit le Bénin dans une « dangereuse impasse doit être gelée et discutée » après les prochaines élections législatives dans un climat apaisé et consensuel après un référendum. En opinant sur les déclarations de M Soglo Léandre Houngbédji a rappelé que l’ancien président avait envisagé en son temps de réformer le système partisan . « En juin 1990 , le président Soglo confiait au journal Le Monde que le multipartisme tel que nous le connaissons débridé devrait être réformé et il envisageait déjà un bipartisme à la nigériane » a déclaré le directeur de communication du palais de la Marina.
« Un bilan catastrophique »
L’autre sujet abordé par les débatteurs, c’est le bilan de Patrice Talon à quelques jours de la fin de sa troisième année à la tête du pays. Pour Léonce Houngbadji le bilan n’est pas reluisant. On a eu droit à trois ans de misère et de recul des libertés selon lui. « Les réformes vont dans l’intérêt du président de la République » a-t-il ajouté. En somme, son bilan est « catastrophique ». Valentin Djènontin ne dira pas le contraire. A l’en croire, le Bénin a vécu trois années de descente aux enfers. Léandre Houngbédji s’est inscrit en faux contre les allégations des deux membres de l’opposition.
Le gouvernement a créé un peu plus de 200 mille emplois
« Il s’agit de clichés » lance t-il. Pour lui, en, « décembre 2015, le taux de croissance du Bénin affichait 2, 1 % . En 2018 nous avons fait 6, 8 %. Pour 2019, nous projettons 7% » a-t-il déclaré. De plus, le pays est en chantier. Le projet asphaltage est actuellement dans sa phase active. Le coton se porte bien. Le gouvernement fait des efforts dans le secteur de l’eau et de l’énergie également. Il a par ailleurs créé un peu plus de 200 mille emplois. On a enregistré 22 mille création d’entreprises rien que sur l’année 2018. Le gouvernement a recruté en 3 ans un peu plus de 10 mille travailleurs. Au bas mots 25 mille béninois sont employés sur les chantiers d’asphaltage. Le coton emploie pas moins de 100 mille personnes, détaille Léandre Houngbédji.
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