Le mercredi 27 mars 2019, deux ans jours pour jour de sa démission du gouvernement Talon, le président du parti Restaurer l’Espoir (RE), Candide Azannaï, s’est prononcé une fois encore sur l’actualité politique au Bénin. Actualité marquée par une crise et une impasse électorale avec au fond «l’exclusion des forces politiques de l’opposition».
C’était à l’hôtel Bénin Marina à Cotonou. La coupure de l’énergie électrique uniquement dans la salle louée pour la circonstance, quelques minutes après le démarrage de la rencontre avec la presse, n’a pas empêché l’ex ministre de la défense de Talon, d’entretenir son auditoire pendant plus d’une heure d’horloge.
Tout un projet d’exclusion de l’opposition
L’exclusion des partis de l’opposition politique a été l’un des points majeurs de sa déclaration. Pour Candide Azannaï, cette exclusion va au-delà des législatives 2019 bloquées par une impasse électorale engendrée par «la mise en œuvre des lois inopérantes gorgées d’incongruités et donc inapplicables votées les yeux fermés par la majorité parlementaire» soutenant Talon.
Il s’agit plutôt, selon lui, d’un axe de la «transformation de l’Etat de démocratie et de droit au Bénin en régime despotique» orchestré par le régime en place. «La démocratie gène la rupture ; nous sommes en train de vivre les derniers moments d’un Bénin démocratique», soutient le président de RE. Il en veut pour preuve, la création de l’Union progressiste (UP) et du Bloc Républicain (BR) qui, d’après lui, sont initiés, promus et encouragés par le président Patrice Talon.
UP et BR pour l’instauration de la pensée unique
La création de ces deux blocs est une incongruité, à en croire Candide Azannaï, car dit-il, «Personne ne peut avoir deux visions contradictoires de la politique». «Comment il peut promouvoir un parti de type républicain donc nationaliste libérale, et un parti de type progressiste donc démocrate socialiste ; l’un de gauche, l’un de droite» se demande-t-il.
Mais en réalité, il s’agit de «deux sections figurées d’un parti unique déguisé et fantôme érigé sur le socle du Bmp –Bloc de la majorité parlementaire-», avance le patron de RE. C’est alors, déduit-il, «un élément excluant de l’opposition » et « un risque de retour à la pensée unique ». C’est d’ailleurs pourquoi tout est mis en œuvre pour que ces deux blocs constituent les 83 députés, à en croire le conférencier.
«C’est de la confiscation du pouvoir parlementaire», dénonce Candide Azannaï. Il y voit un acte nuisible à la démocratie béninoise et soutient que «pour ces faits, le BR et l’UP doivent être dissouts». Pour lui, il faut combattre de telle pratique. Dans les éléments d’exclusion, le président du RE a évoqué également le certificat de conformité, l’interdiction des alliances politiques et l’article 242 du code électoral relatif à la question des 10% dans la répartition des sièges de député.
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