Le processus électoral pour les législatives d’avril 2019 au Bénin est «enrhumé, bloqué», selon le président de Task Force Citoyenne de la CEDEAO, Gustave Assah. L’acteur de la société civile invite le Président Talon au leadership et à l’esprit de consensus pour une bonne image de la première élection qu’il organise. L’invité de l’émission actu matin de ce lundi 4 mars 2019 sur Canal 3 Bénin, se dit très inquiet.
«Nous ne sommes pas en sécurité pour les élections qui viennent là ; nous ne sommes même pas convaincus qu’il y aura élections le 28 avril». Pour lui, «il y a une confusion terrible au niveau du processus». Lequel processus, en dehors de la crise actuelle, risque d’ «entrainer des conflits auxquels les juges de la Cour constitutionnelle n’ont pas encore de remède».
Ceci, parce que «le processus et les textes de lois qui ont été votés, ne sont pas arrivés à maturité». Sinon, comment penser que des députés qui ont voté un texte soient obligés d’aller demander la signification, de l’article 242 au sujet des décomptes, se demande l’invité.
Beaucoup de grains dans la première élection sous la rupture
Gustave Assah a aussi exprimé son regret au sujet de «l’exclusion» des forces politiques de l’opposition de ces élections du 28 avril 2019. Il soutient que «cette exclusion est suffisamment planifiée par la mouvance» et que c’est «une première dans l’histoire de la démocratie au Bénin». Pour lui, ces conditions «n’augurent pas d’un lendemain meilleur ou d’une paix».
«Imaginer qu’un seul camp se retrouve à l’Assemblée nationale, comment l’action gouvernementale sera contrôlée». En somme, «c’est pour la première fois que le gouvernement de la rupture veut organiser une élection, avec tant d’erreurs, tant de grains de sable dans le processus » constate le président de Task Force Citoyenne de la CEDEAO.
Talon doit aller plus loin
Cette situation politique dans le pays est une mauvaise image et une tâche noire dans le bilan du régime dit de la Rupture. Le président Patrice Talon a la responsabilité de corriger, selon Gustave Assah. Mais il dit avoir l’impression que le Chef de l’Etat n’est pas bien conseillé sur certains aspects. «Le président actuellement n’a pas besoin des conseils qui lui attirent malheur au niveau de la population», conseille-t-il.
L’invité de Canal 3 Bénin pense que le président Talon doit affûter encore son leadership, doit aller plus loin que la rencontre du palais de la marina avec l’opposition et asseoir un cadre de concertation. «Ce creuset permettra aux uns et aux autres de dire, voici ce sur quoi on s’entend ; on s’entend de cette façon» explique-t-il. «La paix doit devenir l’ambition forte de l’action publique et de tout régime politique au Bénin pour que le développement soit centré sur l’humain et sur l’homme» a-t-il conclu.
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