Très présente en Afrique alors qu’elle formait avec plusieurs autres Etats, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), la Russie s’est entre temps désintéressée de l’Afrique après l’éclatement de ce bloc soviétique. Aujourd’hui, sous la présidence Poutine, le pays des Tsars est de retour en Afrique. Les grandes entreprises russes paralysées par les sanctions occidentales en 2014 avaient besoin de nouveaux débouchés et le continent africain pouvait en être un. Outre les débouchés, la Russie avait aussi besoin des matières premières africaines et des amis sur le continent parce qu’une bonne entente avec les pays de l’Afrique pouvait lui être d’une aide précieuse à l’Onu. En examinant ces faits on est tenté de croire que « Moscou a plus besoin de l’Afrique que l’Afrique n’a besoin de la Russie » comme l’affirme le directeur du séminaire Russie au Conservatoire national des arts et métiers Arnaud Kalika.
Mais les africains ont aussi besoin de la Russie en témoigne le ballet des chefs d’Etats du continent au Kremlin. Le Rwandais Paul Kagamé, le Sénégalais Macky Sall ou le Centrafricain Faustin Archange Touadéra ont rencontré Vladimir Poutine ces dernières années. La Russie est « un soutien puissant sur la scène internationale » comme l’affirme l’ancien ambassadeur Russe en Afrique Evgueni Korendiassov.
Certains présidents africains préfèrent donc s’assurer de ce soutien. Moscou aussi ne manque pas de leur rappeler qu’elle n’a pas colonisé l’Afrique et qu’elle a plutôt soutenu les mouvements de libération de ces nations. Donc, si ces pays africains lui ouvrent leurs portes et lui permet de remporter de gros contrats, elle leur offrira sa protection puisqu’elle est puissante sur la scène internationale. Les pays comme la Centrafrique, l’Angola et le Zimbabwe sont tombés sous le charme de ce discours. Ce qui permet à la Russie de s’installer dans ces pays, désireux pour la plupart de prendre leurs distances avec les occidentaux.
Assistance aux pays africains pour la résolution des conflits internes
La Russie profite aussi de ses relations avec les pays africains pour promouvoir son expertise militaire. « Le complexe militaro-industriel russe, lui n’avait jamais perdu de vue les marchés africains. C’est lui qui va tirer vers le haut l’ensemble des échanges économiques avec l’Afrique » dit-on du côté de Moscou. Le pays de Poutine assiste les pays africains confrontés à la menace terroriste. « La fédération de Russie fournit une assistance multiforme aux partenaires africains pour la résolution des conflits internes et la lutte contre la menace terroriste dont la propagation s’est intensifiée après les événements bien connus en Lybie (…).Une attention particulière est accordée à la création d’unités prêtes au combat susceptibles de lutter efficacement contre les terroristes dans de nombreuses régions d’Afrique » indique le ministère des affaires étrangères Russes.
Moscou aimerait par exemple, avoir une emprise militaro-économique sur la Libye à cause des ressources minières du pays. En Centrafrique, ils ont déjà infiltré l’appareil d’Etat. Le conseiller en sécurité du président Touadéra est Valery Zakharov, « un ancien du renseignement militaire, lieutenant-colonel à retraite qui en plus connaît bien cette zone » selon Arnaud Kalika. La Russie lorgne aussi du côté des ressources naturelles du pays.
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