Exécutions en Arabie Saoudite : les critiques ne faiblissent pas

En Arabie Saoudite, l’exécution d’une trentaine de personnes mardi suscite colère et exaspération dans le monde. Michelle Bachelet, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a fermement condamné ces exécutions de masse qu’elle trouve « choquantes ». Michelle Bachelet n’a surtout apprécié la mise à mort des suppliciés qui étaient mineurs au moment de leur jugement.

La peine de mort comme outil politique

Pour elle, c’est carrément « odieux » qu’on puisse appliquer la peine capitale à ces personnes.  De son côté Human Rights Watch a dénoncé les procès qui ont conduits à la condamnation des 33 chiites qui se trouvaient dans les rangs des suppliciés. A en croire l’organisation de défense des  droits de l’homme, ces procès étaient « injustes » puisque les autorités saoudiennes ont extorqué des aveux à bon nombre d’entre eux sous la torture. Pour le directeur adjoint de Human Right Watch au moyen Orient Michael Page, ces exécutions massives de prisonniers montrent que le royaume sunnite a peu « d’intérêt à améliorer le triste bilan du pays en matière de droits humains ».

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Amnesty International, une autre organisation sœur a aussi tiré à boulets rouges sur Ryad. Lynn Maalouf, la directrice des recherches sur le Moyen-Orient de l’organisation estime que ces exécutions sont une « autre indication de la façon dont la peine de mort est utilisée comme un outil politique pour écraser la dissidence au sein de la minorité chiite du pays ». L’Union européenne également ne s’est pas réjouie de ces tueries. Un des porte-paroles de l’Union a exprimé l’inquiétude de l’organisation face à « ces exécutions massives (qui) soulèvent de sérieux doutes quant au respect du droit à un procès équitable, qui est une norme minimale internationale fondamentale de justice ». Il avoue aussi être préoccupé par les risques de tensions entre les chiites et les sunnites après ces exécutions.

Pas un mot du gouvernement de Trump quand on crucifie un homme deux jours après Pâques

L’Iran qui est une république essentiellement chiite, n’a d’ailleurs pas digéré ces exécutions. Il s’est frontalement attaqué aux Etats Unis. « Après avoir fermé les yeux sur le démembrement d’un journaliste (Jamal Khashoggi), pas un mot du gouvernement Trump quand l’Arabie saoudite décapite 37 hommes en une journée, allant jusqu’à crucifier un homme deux jours après Pâques » a dénoncé le ministre iranien des Affaires étrangères sur Twitter. Javad Zarif a également attaqué les Emirats Arabe Unis, Israël et l’Arabie Saoudite, en plus des Etats Unis.

« Etre membre du groupe des B-Bolton, Ben Salmane, Ben Zayed et Bibi- assure l’impunité pour tout crime » a t-il déclaré. En effet, le premier John Bolton est le conseiller à la sécurité de Donald Trump, Ben Salmane, le prince héritier Saoudien, Mohamed Ben Zayed, le prince héritier d’Abou Dhabi et Bibi, qui n’est autre que le surnom du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

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