Patrice Talon a récemment accordé un entretien à la presse nationale. Dans cette émission télévisée diffusée sur l’ortb, le chef de l’Etat a assuré que le processus électoral se poursuivra sans les partis d’opposition. Robert Dossou l’ancien président de la Cour constitutionnelle s’est prononcé sur les propos tenus par le premier magistrat au cours de cet entretien.
Toutes ces lois participent d’un projet qui est celui du chef de l’Etat
C’est à la faveur d’une interview accordée à Afrik Chrono TV. L’avocat a d’entrée exprimé sa satisfaction de voir le chef de l’Etat assumer la situation qui prévaut actuellement. « Personnellement, j’ai été satisfait par l’interview du chef de l’Etat parce que après les petites précautions qu’il a prises au début, globalement l’entretien montre qu’il assume. Qu’il assume la situation actuelle parce que ça montre que les éléments qui s’étaient révélés à nous au travers de certaines lois qui ont été votées, cette impression se confirme. Le train de lois qui s’est succédé notamment le code électoral, la charte des partis politiques, la loi sur le conseil supérieur de la magistrature, toutes ces lois participent d’un projet bien pensé, ordonné et qui se tient et qui est non pas le projet de X ou de Y mais le projet du chef de l’Etat » a-t-il déclaré. L’ancien président de la Cour constitutionnelle dit avoir été rassuré de ce que ce projet est bel est bien intégré au programme du chef de l’Etat. Malheureusement poursuit-il, ce programme détricote « ce que nous avons tous fait depuis notre indépendance en 1960 pour construire » patiemment la démocratie et l’Etat de droit.
« Nous ne sommes plus en démocratie en République du Bénin »
Aujourd’hui, se désole-t-il, « nous ne sommes plus en démocratie en République du Bénin ». L’homme dit comprendre que le régime veuille développer le pays mais il ne doit pas le faire en violant les libertés. Il a d’ailleurs donné l’exemple de la Libye de Kadhafi ou le peuple avait tout à sa portée sauf la liberté. « Si un régime ne peut pas comprendre qu’il ne doit pas mettre en place au nom du droit et par le droit un système qui brise l’homme, qui l’empêche de s’exprimer librement et qu’on casse les moyens par lesquels ils peut s’exprimer librement, il manquera quelque chose qui sera source de tension parce que motif d’insatisfaction » prévient-il.
L’avocat fini son propos par une référence historique. Il dit avoir le sentiment que le Bénin se trouve actuellement au « début de la révolution béninoise du PRPB ». L’homme de droit souhaite cependant que son « impression soit fausse » parce que la machine qui est mise en place semble avoir pour finalité d’exclure tout le monde « pour n’avoir qu’un mouvement qui puisse aller dans le sens désiré ».
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