Boni Yayi a fait ce jour, une déclaration à son domicile à Cotonou. L’ancien président de la République a à l’entame de son propos assuré qu’il avait pardonné « après les événements de 2012 et 2013 ». C’est pour prouver à tout le monde que son pardon était sincère et « pour donner une chance au président Patrice Talon de gouverner pour le bien du peuple » qu’il lui a offert une bible au matin du 06 avril 2016 assure-t-il. Selon l’ex chef de l’Etat, la bible est l’un des plus grands livres saints qui organisent la meilleure gouvernance dans la société. En offrant cette bible à Patrice Talon donc, il espérait « sincèrement qu’il en ferait un bon usage tout au long de son mandat ». Mais cela n’a pas été le cas a semblé dire Boni Yayi qui avoue avoir gardé le silence pendant trois années durant pour ne pas interférer dans la gestion de son successeur mais d’observer ». Aujourd’hui, compte tenu de la gouvernance imposée au peuple et la crise politique qu’elle induit, il lui revenait de rompre la réserve dans laquelle il s’est muré en dépit des provocations et humiliations dont sa famille biologique, politique et lui-même continuent de faire l’objet explique-t-il.
Talon « n’est pas dans la bonne direction »
Pour l’ancien chef de l’Etat, l’exclusion de l’opposition du processus électoral est une première au Bénin depuis 1990. Il remercie d’ailleurs toutes les missions des organisations internationales dépêchées pour s’informer de la crise politique et tenter de la régler. L’ancien chef d’Etat promet à la communauté internationale de continuer à « s’investir dans la résolution de cette crise ». Il regrette tout de même le comportement de Patrice Talon qui est resté sourd aux « gémissements et cri de cœur poussés dans le pays ».Insensible aux efforts fournis par le communauté internationale pour le convaincre du risque encouru en optant pour des élections législatives sans la participation de tous les partis politiques qui le désirent. Enfin, l’ancien chef de l’Etat dit avoir espéré que la profession de foi de Talon de vouloir des élections inclusives était sincère, mais « hélas, il n’en a pas été ainsi » regrette t-il.
Boni Yayi rappelle à son successeur, qu’on « gouverne pour le peuple » et toutes les difficultés rencontrées tout au long de ce processus devraient pouvoir dissuader le Président de la République de continuer sur sa lancée et sa propre logique préméditée. En tant qu’ainé et ancien président de la République, Boni Yayi pense qu’il est de son devoir de dire à l’actuel président qu’il « n’est pas dans la bonne direction ». S’entêter, c’est tourner dos aux idéaux de la Conférence nationale estime l’ancien président.
Yayi appelle le peuple à la résistance si Talon continue sur sa lancée
Il va plus loin en prévenant Patrice Talon sur les risques qu’il fait courir au pays puisque cette crise pourrait « inaugurer un cycle de violences inutiles et mettre en péril la sécurité et la stabilité dans la sous-région ». Il invite enfin le chef de l’Etat à « prendre toute la mesure de la gravité de la présente situation » et à « arrêter le processus électoral en cours » afin de trouver la bonne formule juridique pour « juguler la crise ». Au cas où Talon ne s’exécutera pas, Boni yayi appelle le peuple à user du pouvoir que lui donne la loi fondamentale pour faire arrêter le processus « électoral périlleux en cours afin de rechercher et de trouver sans délai les solutions pour organiser des élections législatives inclusives… ». Il ne saurait y avoir d’élections au Bénin sans l’opposition a-t-il conclu.
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