Affaire russe : le procureur Mueller contredit partiellement l'administration Trump

L’interprétation faite de son rapport par le gouvernement américain ne passe pas du tout auprès de Robert Mueller. En effet, le procureur spécial, chargé de l’enquête sur de supposées ingérences russes à l’occasion de l’élection de 2016, n’a pas hésité à pointer du doigt l’administration Trump. Selon lui, le gouvernement a tout fait pour faire passer ce rapport, comme étant totalement favorable au président en place.

Toutefois, ces derniers en ont fait un peu trop pour le procureur Mueller qui a ainsi décidé d’envoyer une lettre, le 27 mars dernier, à Bill Barr. Dans ce courrier, Robert Mueller assurait ainsi que le résumé proposé par le gouvernement, trois jours plus tôt, ne traduisait en rien « le contexte, la nature et la substance » de l’enquête réalisée et du travail mené durant ces longs mois. Le résumé proposé et l’interprétation faite du document par l’administration auraient ainsi provoqué une réelle confusion au sein du public, menaçant de fait l’intégrité du procureur spécial, mais aussi son indépendance.

Le procureur Mueller, mécontent du traitement de son rapport

Selon les New York Times et le Washington Post, le ministre Bill Barr et le procureur Mueller ont ensuite échangé à diverses reprises sur ce point, via une série de conversations téléphoniques. Si Bill Barr a depuis revu sa copie, assurant notamment au sujet des soupçons d’entrave à la justice, que le président n’était pas tout à fait exonéré de tous soupçons, ce dernier a également assuré qu’à ce jour, personne ne pouvait rien prouver quant à un possible écart de Donald Trump. Accusé de vouloir trop protéger le président américain, Barr avait été sommé de dévoiler l’intégrité du rapport, ne rendant finalement public qu’une version expurgée de ce dernier.

Une double audition pénible pour Bill Barr

Les révélations de ces discussions entretenues avec Robert Mueller arrivent toutefois au pire des moments pour Bill Barr. Ce dernier est effectivement sur le point d’être entendu par le Sénat et la Chambre des représentants au cours de deux auditions jugées importantes pour la suite des événements. En effet, le clan démocrate est toujours en train de débattre sur la possibilité d’entamer une procédure de destitution à l’encontre du chef de l’état. Les réponses du ministre aux questions qui lui seront posées seront ainsi relativement scrutées et pourraient faire pencher la balance, dans un sens, comme dans l’autre.

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