Bénin: Expédit Ologou et Francis Kpatindé décryptent la crise électorale au Bénin sur RFI

L’émission « Décryptage » de Rfi recevait ce lundi le journaliste et enseignant à Sciences Po Paris Francis Kpatindé et Expédit Ologou, docteur en sciences politiques. Au menu des discussions avec les deux hommes: la crise électorale au Bénin et les violences meurtrières qui ont suivi.  Francis Kpatindé a déploré d’entrée ce qui arrive à son pays.

« Il contrôle l’essentiel des pouvoirs et des contre-pouvoirs »

« Le ciel est tombé sur la tête des béninois à l’occasion des dernières élections législatives. Dans ce pays, on a toujours voté dans le calme. Il y a eu quelques petites tensions qui ont été réglées par la Cour constitutionnelle mais jamais au grand jamais on a tiré sur les manifestants en pleine ville » fait-il savoir.  Expédit Ologou partage l’opinion de son compatriote. A l’en croire, les élections législatives au Bénin étaient des moments festifs. Mais cela n’a pas été le cas cette fois-ci. D’abord la campagne électorale était inédite en raison de la violence observée, mais aussi en raison de sa tiédeur. La violence verbale était à son extrême sur les réseaux sociaux, et « la violence physique est venue parachever cette atmosphère de terreur » analyse le politologue. Mais comment en est-on arrivé là? Pour Francis Kpatindé, il ne faut pas chercher très loin les raisons de cette crise.

Ce sont ces « élections législatives (…) calamiteuses ».  Mais il y a aussi dans la posture de l’actuel président béninois et dans sa manière de gouverner, des aspects qui peuvent également déranger. C’est la première fois dans l’histoire de ce pays que l’homme le plus riche du Bénin se retrouve à la tête de l’exécutif, explique-t-il. L’actuel président passe selon Forbes pour être la 15e fortune francophone en Afrique détaille le journaliste. En plus de sa fortune, il a réussi à faire « un opa sur la Cour constitutionnelle qui est le juge des libertés et des élections. Il ne manquait plus qu’il jette son dévolu sur le législatif pour faire le plein. Tout en étant l’homme le plus riche du pays, il contrôle l’essentiel des pouvoirs et des contre-pouvoirs. Le fait est vraiment inédit » s’exclame l’enseignant à sciences Po Paris. Francis Kpatindé a par ailleurs opiné sur le taux de participation à cette élection qui varie d’une institution à une autre.

« Le taux de participation d’une institution à l’autre, gonfle comme le gari dans l’eau »

En effet, selon la Commission électorale nationale autonome (Céna), elle est de 22, 99%. La Cour constitutionnelle a revu ce pourcentage à la hausse parlant de 27, 12%.  « Le taux de participation d’une institution à l’autre, gonfle comme le gari dans l’eau » se gausse le journaliste qui regrette qu’on ait pas eu  les détails « circonscription  électorale par circonscription électorale ». Actuellement la messe semble dite puisque le scrutin a été validé par la Cour constitutionnelle. Dans ce contexte « l’avenir est un peu confus. La question qu’on se pose, c’est qui a finalement la main pour sortir le pays de la crise. Certains du côté du pouvoir disent que (la 8 e législature) de l’Assemblée nationale sera installée et il y aura un gouvernement qui aurait l’apparence d’un gouvernement d’union nationale » fait savoir Expédit Ologou qui pense que l’opposition n’avalera pas facilement la pilule puisqu’elle réclame toujours une remise en cause du processus électoral.

« Il s’agit d’une restauration du parti unique au Bénin »

Il espère que le chef de l’Etat ouvrira le dialogue pour sortir le pays de cette crise. Rappelons que Patrice Talon a reçu des émissaires de l’Onu, de l’Union Africaine, de la Cédeao et du président Buhari au Palais de la Marina. Ils l’ont tous invité à faire en sorte les élections soient inclusives. Selon Francis Kpatindé, « il a même dit à certains d’entre eux qu’il allait réinsérer l’opposition dans le jeu électoral. Mais sa décision était prise. Il n’en a rien été. C’est quelqu’un qui va au culot. Seulement, la situation est fragile et ça fragilise le Bénin. Il sort de cette crise extrêmement fragilisé » pense l’enseignant à Science Po qui a par ailleurs opiné sur les deux partis qui étaient en lice au cours du  scrutin du 28 avril dernier. A l’en croire, il ne s’agit pas de bipartisme. Il « s’agit d’un parti unique bicéphale parce que c’est le même parti. C’est Dupont, Dupond. Il ne faut pas se faire d’illusion. Il s’agit d’une restauration du parti unique au Bénin » juge-t-il.

16 réflexions au sujet de “Bénin: Expédit Ologou et Francis Kpatindé décryptent la crise électorale au Bénin sur RFI”

  1. C’est malhonnête de ne pas reconnaitre que dans un premier temps le Président a bien voulu réintégré l’opposition et tous les autres partis en revoyant le sujet au parlement. il faut dire, et l’histoire retiendra qu’un consensus ou un accord a été trouvé à l’assemblée entre l’opposition représentée par les honorables yaya et houndété et la mouvance présidentielle. Par la suite, deux jours plus tard, après des consultations avec leurs base, notamment les deux anciens Présidents YAYI et SOGLO, l’opposition à flairer des pièges dans certaines clauses du consensus trouvé, en l’occurrence la révision de la constitution et, compte tenu des dangers que cette révision pourrait amener, les deux membres de l’opposition ont retiré leurs signatures rompant ainsi le consensus. Ceci dans l’espoir de renégocier un autre consensus qui répondrait mieux à leurs aspirations. Et c’est là que la mouvance présidence à refuser de céder à un nouveau consensus qui n’intègrera pas la révision de la constitution. Moi je dirai à l’opposition, votre combat est légitime, mais souvent, un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ; à la mouvance nul n’est assez fort pour être toujours le plus fort et que la roue tourne. Quand à nos intellectuels, surtout les docteurs de tout bord, restituer d’abord les faits de façon objective ; avant de faire vos commentaires. Ne laisser surtout pas la haine et la méchanceté vous aveugler.

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  2. agaz, taux de participation = suffrages exprimés/nombre inscrit
    là encore tu dis cena a fait ERREUR après fautes MINEURES

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    • Vous ne faites pas honneur à vos profs de stats ou vous faites exprès. Taux de participation= Nombre de votants/Nombre d’inscrits. Suffrages exprimés= Nombre de votants deduction du nombre de votes non comptabilisés. Vous etes aussi limites en stats que ce cher monsieur Kpatinde.

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  3. En tout cas mon papa a raison. Les grands docteurs, avocats etaient ou comme Député meme president des Député s  »des intellectuelles ____ » bravo pour Rosine.Il faut etre boukinabe homme d’honneur et integre. .

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  4. maintenant il n’y aura plus de débat sur les projets de lois à voter. je me demande si ces députés ____ savent-ils bien là où conduire ce pays? (Placide)

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  5. Quand même navrant la légèreté avec laquelle Francis Kpatinde traite des graves événements de notre pays. Il ne se donne même pas la peine de consulter la décision de la Cour Constitutionnelle avant de venir débiter ses contrevérités et ses inepties sur RFI. Pour calculer taux de participation, la CENA avait commis les bulletins nuls. Or, ceux qui ont émis ces votes ont bien pris part aux élections et doivent être comptabilisés dans l’appréciationdu taux de participation…Dommage que nos soit disants intellectuels se prostituent à ce point là…

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  6. Ne participez pas svp à la désinformation chers docteurs en sciences politiques. Le taux de participation n’est pas gonflé par cour constitutionnelle. Les 22,4% était simplement le taux du suffrage valablement exprimé (suffrage exprimé signifie nombre total de bulletins moins les bulletins nuls). C’était juste une erreur de la CENA. Pour trouver le taux de participation il faut prendre le nombre de votants divisé par le nombre d’inscrit. Le nombre de votants fait juste : suffrage valablement exprimé + bulletin nuls. C’est aussi simple mes chers docteurs. C’est juste une petite notion de mathématique qui vous trompe. Vous qui aviez demandé à savoir là où étaient passés les bulletins nuls, vous aviez compris que la CENA n’en avait pas tenu compte dans le calcul du taux de participation. Arrêtez svp la désinformation pour que le Bénin vive en paix.

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    • C’est aujourd’hui qu’une grande institution comme la CENA ne sait plus comment on calcule le taux de participation? Tcho hohoo! Migbo!!!

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  7. J’aime bien lire tous ces bien pensants et autres sachants de salon avec leurs théories bien rodées qu’ils répètent à volon.té comme des per.roquets. Si c’était aussi facile ça aurait été su et il n’y a rien de plus dangereux dans l’analyse d’une situation que d’y aller avec ses propres precepts au lieu de se concentrer sur les faits et le nécessaire recul qu’impose toute démarche intellectuelle digne du nom. Continuez à dépeindre votre pays comme l’enfer à la face du monde. Ca en dit davantage sur qui vous êtes au fond.

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  8. Tout le monde devrait reconnaître aujourd’hui qu’à l’état actuel de notre constitution un président peut contrôler l’essentiel des pouvoirs et contre pouvoirs sans violer la constitution . Tant que ce ne sera pas corrigé, tant que la constitution restera un fétiche auquel l’on ne peut toucher, nous pouvons nous attendre à tout moment à cela. Il n’y a rien d’illégal en cela. Apprenons à respecter les lois que nous nous sommes données. Si à l’épreuve nous nous rendons compte qu’elles posent problème, demandons aux spécialistes des lois (les députés) de les corriger. C’est aussi simple. SVP arrêtez de participer à la désinformation. Vous êtes deux à participer à cette émission de décryptage sur RFI. Si l’un ne connaît pas l’autre doit connaître autrement cela ressemble à de la mauvaise foi ce qui vous decrédibilise.

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    • Et pour corriger la constitution selon vous, il faut d’abord exclure l’opposition du parlement et faire passer un point de vue.

      C’est comme ça les autres pays avancent????

      Vous faites honte quand vous défendez l’indéfendable. Les faits sont là visibles, le pays est en danger et vous osez parler.

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