Dans son message à la Nation lundi 20 mai 2019, le président Patrice Talon a invité le nouveau parlement à la relecture de la Charte des partis et du Code électoral au Bénin. L’objectif qu’il annonce derrière cette demande suscite des interrogations sur le sort réel qu’il réserve à l’opposition hors compétition.Le Chef de l’Etat béninois entend rassurer l’opposition après avoir obtenu un parlement monocolore, un parlement constitué rien que de ses députés. Ceci, des suites des élections législatives d’exclusion de toutes les forces politiques de l’opposition et celles qui ont décidé de garder leur autonomie et ne pas se fondre dans les deux blocs du président Talon.
Traité de « destructeur de la démocratie béninoise » par l’opposition avec une élection de « confiscation du pouvoir législatif », Talon tente de corriger son image. Visiblement cela lui tient à cœur. Dans son message à la Nation lundi 20 Mai, le chef de l’Etat a « tout particulièrement » invité son parlement « à rassurer l’opposition politique en procédant à la relecture responsable de la Charte des partis et du Code électoral». «Il devra en être autant pour la loi portant statut de l’opposition, afin de lui créer les conditions les meilleures pour sa libre expression» a-t-il ajouté.
Décider au nom de l’opposition
C’est pour actualiser ces textes en tenant compte des réalités de l’évolution de notre pays, informe le président de la République. Mais on se demande comment cette relecture au sein d’un parlement où l’opposition est totalement absente pourrait à terme rassurer cette dernière ?
Lesdites réalités de l’évolution du Bénin ne seront à priori, que celles que ces 83 députés décideront de voir et d’en tenir compte sous l’angle de la vision politique, des ambitions et des intérêts de leur ‘’patron’’ et les leurs. Même s’il y a éventuellement une écoute des souhaits des acteurs de l’opposition, la décision finale reviendra à cette assemblée monocolore pour voter les textes.
Le match amical continue
Ce nouveau projet de relecture ne parait vraiment pas pour rassurer l’opposition. Du moins, pas dans le sens de satisfaire ses demandes pour la restauration de la démocratie béninoise. Il semble beaucoup plus pour l’introduction des nouvelles aspirations du pouvoir en place.
Peut-être rassurer l’opposition de la suite de son maintien hors compétition et renforcer ce qu’elle –l’opposition- appelle «le monochrome, exclusivement meublé du Bloc Républicain et de l’Union Progressiste, les seuls partis du Président Patrice Talon» dans la perspective des échéances électorales 2020 et 2021.
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