France : Christophe Castaner dans de beaux draps

La version officielle, transmise par le ministère de l’Intérieur, concernant la supposée attaque de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière par des gilets jaunes lors des manifestations du 1er mai, remise en cause ? En effet, une vidéo a été diffusée sur le net, vidéo contredisant les propos tenus par Christophe Castaner, quelques instants après les événements.

Sur Twitter, le ministre assurait quelques heures suite à l’incident, que l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière avait été attaqué alors que le personnel soignant lui, a également été agressé. Très vite, la police annoncera l’arrestation d’une trentaine de personnes, toutes placées en garde à vue pour « attroupement en vue de commettre des dégradations ou des violences » avant d’être finalement relâché, jeudi, au soir.

Castaner, sur le départ ?

Toutefois, la version avancée par les autorités est en train d’être mise à mal. Ainsi, les images montrant un groupe de personnes tentant d’entrer au sein du service de réanimation de l’hôpital semblent plutôt montrer des manifestants pris aux pièges, qui tentent de s’en sortir. Prise en tenaille par les forces de l’ordre, qui font usage de gaz lacrymogène, la foule se déplace comme un seul homme. Interrogés, certains manifestants assurent ainsi avoir tenté de fuir la police, n’ayant jamais souhaité s’introduire au sein d’un hôpital afin de le détruire.

Très vite, les témoignages s’enchaînent et, à la télévision, le personnel soignant confirme ne pas franchement avoir eu peur, se contentant d’affirmer que tout s’est plus ou moins bien déroulé même, s’il est vrai que quelques individus ont tenté d’entrer au sein des locaux. L’opposition elle, n’a pas attendu avant de se faire entendre. Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis, a ainsi taclé Castaner, qu’il a qualifié de « menteur et d’incompétent ». Même son de cloche qu’Adrien Quatennens, son fidèle lieutenant, qui a appelé à la démission du ministre de l’Intérieur.

Hamon, Retailleau et Dupont-Aignan réagissent également

Moins à gauche, chez Benoît Hamon (Génération.s), on tire la sonnette d’alarme. Selon ce dernier, Castaner aurait tenté d’instrumentaliser cet événement afin de discréditer le mouvement et salir la mobilisation sociale. Aujourd’hui, si les faits de mensonges étaient avérés, Castaner devrait donc partir. Du côté des Républicains, c’est Bruno Retailleau, le président du groupe, qui a demandé à ce que Christophe Castaner vienne s’expliquer sur ses déclarations, plus tard démenties par la presse. Nicolas Dupont-Aignan, parlera quant à lui de Fake News, estimant que les faits ont été manipulés par le gouvernement.

L’exécutif temporise

Du côté de l’exécutif, on tente cependant d’éteindre l’incendie. Si Édouard Philippe, Premier ministre, a dénoncé l’intrusion irresponsable d’individus au sein d’un hôpital parisien, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn n’a pas souhaité en rajouter. Interpellée par Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, celle-ci a répondu à la question « Faut-il suivre les conclusions de M. Castaner ou faut-il plutôt vous suivre, puisque vous avez été beaucoup plus prudente ? », en assurant qu’une enquête était en cours. 

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