Plus de 400 militant·e·s féministes du monde entier se réunissent ce jeudi à Paris afin de remettre des recommandations aux ministres du G7. Objectif de ce 3e sommet international du mouvement Women 7 : pousser les Etats du G7, présidé cette année par la France, à adopter des mesures qui iront au-delà des effets d’annonce et constitueront des avancées concrètes vers l’égalité femmes-hommes.
Aucun pays au monde n’a atteint l’égalité entre les femmes et les hommes et pas un seul s’engage ou investit suffisamment afin d’y arriver. Face à ce constat, le mouvement Women 7 – qui réunit une centaine d’associations féministes du monde entier – remet aujourd’hui ses recommandations aux ministres de l’Egalité du G7. Bien que la France se revendique d’une diplomatie féministe, Emmanuel Macron n’a pas fait le déplacement, contrairement à son homologue Justin Trudeau, qui avait participé au Women 7 Summit en 2018.
La France a pourtant une responsabilité historique en tant que présidente du prochain sommet du G7. Si le Women 7 salue la reconduction du Conseil Consultatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que les travaux en cours afin d’établir une liste de lois modèles en faveur des droits des femmes et des filles, ces initiatives doivent être accompagnées de mesures ambitieuses et financières. Car sans des engagements concrets ayant un réel impact sur la vie des femmes et des filles partout dans le monde, ce G7 ne réussira pas à briser le statu quo ou à contrer les régressions autour des droits des femmes et des filles que l’on observe malheureusement dans de nombreux pays. Mettre en avant des politiques publiques et une diplomatie dites “féministes” sans les accompagner de mesures décisives créerait un standard au rabais.
A la veille de la rencontre des ministres du G7 pour l’Égalité femmes-hommes à Paris et à Bondy, le Women 7 demande :
- Premièrement, l’augmentation des ressources financières en faveur des associations féministes : ce sont elles qui ont la légitimité et l’expertise pour porter des initiatives qui ont un impact concret. Aujourd’hui, partout dans le monde, l’immense majorité de ces associations travaillent dans un contexte de grande précarité. La France communique actuellement sur la mise en place d’un nouveau fonds à hauteur de 120 millions d’euros pour les associations féministes. Le Women 7 appelle l’ensemble des pays du G7 à débloquer des moyens à la hauteur des enjeux, et souligne le fait que construire un réel partenariat de confiance entre pouvoirs publics et associations dans toute leur diversité suppose de redéfinir les mécanismes de financement. A l’heure actuelle, ils sont trop souvent court-termistes et peu adaptés à la réalité associative.
- Deuxièmement, il est crucial d’accroître la participation des femmes et des filles à l’élaboration des politiques dans leurs propres pays mais aussi au sein d’espaces internationaux tels que le G7 et aux processus décisionnels. Aucune décision prise sans les premières concernées ne pourra être pertinente. A ce jour, elles restent sous-représentées. Par ailleurs, les activistes féministes sont, au mieux, « consultées » ; nous sommes encore loin d’une implication systématique dans la construction des politiques.
Le G7 seul ne changera pas le monde, mais un G7 réellement féministe peut apporter une pierre importante à l’édifice. Les féministes du W7 feront entendre leur voix, ce 9 mai à Paris, et dans les trois mois et demi qui restent jusqu’au sommet de Biarritz.
Le Mouvement Women 7
Le Women 7 (W7) rassemble des organisations féministes des pays du G7 et du monde entier. Notre mission principale est de s’assurer que les pays du G7 prennent des engagements tant financiers que politiques en 2019 et au-delà, qui permettront d’avoir un impact concret et durable sur la vie des femmes et des filles partout dans le monde.
Contacts presse :
Louis Guinamard – 06 25 83 95 23 – louis.guinamard@equipop.org
Camille Nozières – 07 86 00 42 75 – nozieres@carefrance.org
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