Me Cheik Sako, précédemment avocat au barreau de Paris et ministre de la justice, garde des Sceaux dans le gouvernement du président Alpha Condé, depuis janvier 2014, aurait donné ce 20 Mai sa démission. Une démission qui selon la presse guinéenne serait consécutive aux récents changements dans la constitution guinéenne, et aurait pour motif son opposition à ces changements.
Une nouvelle constitution en mal de légitimité ?
Le ministre Sako dans une missive envoyée à son président, rapporte la presse internationale, reprocherait au président Alpha Condé d’avoir été tenu à l’écart de la rédaction de la proposition d’une nouvelle constitution pour la République ; « je n’ai pas été associé à la rédaction de la nouvelle Constitution en ma qualité de garde des Sceaux, (…) vous comprendrez que je ne puisse plus continuer à exercer les fonctions de ministre de la Justice » aurait annoncé de manière péremptoire l’avocat. C’est que selon Me Sacko, sa non-association à ce projet d’envergure trouverait réponse dans sa « position personnelle contre toute modification ou changement de la Constitution en vigueur ».
Il n’en fallait pas plus pour les détracteurs au régime de Condé de voir en cette défection, un projet en mal de légitimité. C’est que, selon la presse, l’intention première du président Condé, en poste depuis 2010 et ayant épuisé ses deux mandats, serait la modification de l’Article 27 de la Constitution du 7 mai 2010 qui stipulerait que « Le président de la République est élu au suffrage universel direct. La durée de son mandat est de cinq ans, renouvelable une fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, consécutifs ou non ».
Un article s’il était amendé ou même modifié permettrait au président actuel âgé de 81 ans de se présenter de nouveau pour deux autres mandats ou plus. Un changement qui malgré les dire de M. Condé qui aurait affirmé qu’aucune modification ne se feraient sans le peuple, aurait été selon l’opposition unilatéral, avec des consultations »choisies » , « élaboré » et taillé pour être sur mesure. En ce sens, la démission de Me Sacko ne venait que révéler la mise à l’écart intentionnelle dont il aurait été victime .
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