Le président de l’Union progressiste (UP) Bruno Amoussou a rencontré à Paris samedi 25 mai dernier, les Béninois de la diaspora. Au cours des échanges, il est revenu surtout sur les législatives d’avril 2019 et la crise politique au Bénin puis a défendu que le nouveau parlement ne sera pas à la solde du pouvoir.La réforme politique engagée par le régime Talon au Bénin est objet de plusieurs critiques surtout au vue de ses premiers résultats. Des élections législatives exclusives entre seulement les deux blocs de la mouvance à savoir, l’Union progressiste et le Bloc républicain, l’installation d’un parlement sans l’opposition… Les forces politiques de l’opposition dénoncent la confiscation du pouvoir législative, la mort de la démocratie et de l’Etat de droit, etc.
Ces critiques contre la réforme n’apporteront pas la solution, selon le président de l’Union progressiste. «C’est tellement facile ça là, le jugement de ce qui existe aujourd’hui, de dire c’est mauvais, ce n’est pas bon. Ce n’est pas ça qui apporte la solution, ce n’est pas ça qui corrige ce qu’on dénonce» a défendu Bruno Amoussou à Paris samedi dernier.
Face aux Béninois de la diaspora, il a défendu que le Bénin est «arrivé aujourd’hui à une organisation politique après tant d’années de combat» même s’il avoue ne pas être satisfait de la situation marquée par des élections non inclusives puis une assemblée sans l’opposition. «Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous sommes retrouvés avec deux partis qui vont aux élections».
Procès de l’opposition
Le président de l’UP tient responsable l’opposition de ce qui est arrivé. Selon lui, elle a remis en cause les efforts de la mouvance pour l’inclure, « parce que les deux anciens présidents –Boni Yayi et Nicéphore Soglo, ndlr- ne sont pas d’accord». «C’est au profit de qui on a fait l’effort, c’est eux qui remettent en cause la solution trouvée pour les inclure dans le dispositif» affirme-t-il.
Bruno Amoussou estime que l’important pour les acteurs de l’opposition n’était pas de trouver des solutions mais d’avoir le vide juridique, une situation de crise, les assises nationales. «S’ils choisissent de privilégier la survenance de la crise à la solution qui est recherchée pour les élections, je n’y peux rien moi. C’est pour ça que je considère qu’ils ont une très grande responsabilité».
Sur le risque d’une assemblée à la solde du pouvoir
Dans sa présentation à Paris, le président de l’UP a essayé de rassurer de ce que le nouveau parlement, même s’il n’est composé que des partisans du président de la République, jouera son rôle de contre-pouvoir. «Le risque de dire que c’est monocolore, ils vont encenser le gouvernement pendant les 4 ans, moi je peux vous assurer qu’il n’en sera pas ainsi».
Bruno Amoussou défend qu’il y a une majorité et une minorité à l’assemblée et que les débats se feront sur les textes, les projets ou propositions de loi. «Le fait de soutenir un gouvernement ne signifie pas qu’il n’y a pas de discussion, de divergence, de débat en interne sur les questions d’orientation et les actions du gouvernement» soutient-t-il.
Il souhaite que les Béninois laissent couler le temps pour s’en rende compte. «Attendons pour voir. Vous verrez le fonctionnement de l’assemblée. Mais on ne va pas se donner comme tâche de dire des choses parce qu’on veut se crédibiliser aux yeux de l’opinion. Non ».
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