Le gouvernement béninois a acheté cinq ambulances à quatre cent quatre-vingt-treize millions huit cent trente mille francs CFA au profit des formations sanitaires. Mais, les questions méritent d’être soulevées concernant le prix et l’opportunité. Cinq ambulances médicalisées de type fourgon, équipées de deux cabines entièrement climatisées (cabine conducteur et cabine médicale). C’est la nouvelle acquisition du gouvernement béninois.
Aucune de ces cinq ambulances n’est affectée au plus grand centre hospitalier que dispose le Bénin à la date d’aujourd’hui, le Centre national hospitalier et universitaire (CNHU) de Cotonou. Le CNHU qui est le centre de référence au Bénin manque cruellement d’équipements. Le plateau technique est vétuste et même pour certains premiers besoins, les agents demandent aux patients d’aller faire les achats pour bénéficier des soins sur place.
Deuxième préoccupation, c’est le coût d’acquisition de ces ambulances. Le Service d’ambulance et des urgences médicales (SAMU) au CNHU est assuré par des véhicules de marque Nissan Patrol tout-terrain. Or il s’avère que le coût unitaire de ces véhicules équipés des équipements médicaux de haute performance n’aurait pas atteint cinquante millions. Alors, si l’hôpital de référence du pays utilise les ambulances de moins de cinquante millions, à quoi répond l’achat des ambulances de près de cents millions aux hôpitaux de zones.
Enfin, venons-en à l’opportunité de l’achat de ces ambulances. Comme nous l’avons dit plus tôt tout le plateau technique hospitalier du Bénin est vétuste et mérite d’être revu et modernisé. Donc, le plus urgent est de revoir ce plateau technique pour permettre aux acteurs du secteur de travailler dans les bonnes conditions et avec les instruments adéquats. Mais, au lieu de cela, le gouvernement semble trouver que l’urgence est d’acquérir des ambulances à ce coût. Le Bénin est un pays pauvre qui chaque jour continue de faire des levées de fonds pour financer son développement. Qu’on dépense autant d’argent de ces ambulances alors même que la priorité dans le secteur sanitaire est ailleurs pose problème.
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