Le nouveau Premier ministre britannique, Boris Johnson, est déjà dans une situation critique. En effet, ce dernier a subi une première défaite électorale qui confère à sa majorité, une seule voix d’avance dans l’hémicycle. Résultat, des élections anticipées pourraient avoir lieu sous peu, de quoi redessiner un peu plus l’échiquier politique britannique, déjà bien clairsemé.
Mais ce n’est pas tout. Très attaché au Royaume-Uni en tant que tel, avec l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande du Nord et le Pays-de-Galles, ce dernier risque de vite déchanter. En effet, cet amour n’est plus forcément réciproque et Johnson se heurte désormais à la réalité de la dure vie politique. De nombreuses personnes contestent son attitude offensive à l’égard du Brexit. Partisan d’un départ de l’Union européenne, ce dernier plaide en faveur d’une rupture à partir du 31 octobre prochain, avec ou sans accord. Une position qui énerve beaucoup de monde.
Un Royaume-Uni plus divisé que jamais
Lors d’une récente visite en Écosse, ce dernier a donc subi les foudres des citoyens pro-Europe et pro-indépandence, qui n’ont pas hésité à le siffler. Nicola Sturgeon, leader du parti nationaliste Écossais et principal ministre de l’Écosse a d’ailleurs affirmé que le Premier ministre britannique n’a pas eu le courage de rencontrer les Écossais à l’occasion de sa visite. Même son de cloche au Pays-de-Galles ou Mark Drakefiels, ministre principal gallois a affirmé que Johnson avait fait preuve d’un préoccupant manque de sens du détail lors de sa dernière visite. Enfin, en Irlande du Nord, ou la peur d’un retour d’une frontière avec l’Irlande et les violences qui vont avec, se fait de plus en plus vives, de nombreuses pancartes « Le Brexit veut dire frontière » ont été aperçues.
Johnson, un sacré défi
Une situation difficile pour Johnson qui doit donc jongler avec sa volonté d’unifier toute la Grande-Bretagne et assumer un Brexit aux conséquences inconnues. Selon les dires de Rob Ford, professeurs de sciences politiques à l’université de Manchester, cette période pourrait d’ailleurs être vue par les historiens comme celle ayant définitivement brisé le Royaume-Uni. En effet, que ce soit en Irlande ou en Écosse, les pro-européens restent majoritaire, à 56 et 62%. La situation est toutefois différente au Pays-de-Galles qui a voté en faveur d’un départ de l’Union européenne, mais qui ne dispose pas d’un grand mouvement indépendantiste. Une situation qui pousse plusieurs experts à imaginer que Johnson pourrait, en quelque sorte, être le dernier Premier ministre d’un Royaume-Uni, uni.