Rencontre Bédié – Gbagbo : Ce que Ouattara en pense

Les deux acteurs majeurs de la microsphère politique de l’opposition en Côte d’ivoire, Henri Konan Bédié ‘’se rencontraient et se réconciliaient’’ il y a quelques jours à Bruxelles. Une rencontre très suivie et largement commentée par la classe politique ivoirienne. Cependant, pour le pouvoir en place et notamment pour le président Ouattara, principale cible de cette nouvelle union, PDCI-FPI, l’on aurait dit ne se sentir nullement concerné, encore moins inquiété par la force politique que pourrait représenter le nouveau tandem Bédié-Gbagbo.

« Quand deux Ivoiriens se rencontrent, ce n’est pas mon problème. »

Le président de la République ivoirienne Alassane Dramane Ouattara, interrogé par le magazine africain Jeune Afrique, sur son sentiment quant à ce rapprochement de ces frères-ennemis, avait déclaré péremptoire ; « Quand deux Ivoiriens se rencontrent, ce n’est pas mon problème. Les gens peuvent se voir où ils veulent et quand ils veulent, ce n’est pas mon affaire ». Une réponse claire certes, mais qui laisserait quelque peu perplexe, tant elle était directe. Surtout que les enjeux ici, n’étaient ni plus ni moins que la magistrature suprême du pays aux prochaines joutes électorales de 2020.

Et l’on se souvient que le PDCI et Henri Konan Bédié qui avaient de façon quelque peu bruyante claquer la porte à la coalition RHDP ; auraient pour beaucoup peser sur le levier, le président actuel ne pouvait le nier ; qui lui avait permis de se hisser et de se maintenir au pouvoir depuis la chute de Laurent Gbagbo en 2011.

Mais pour le président de la république ivoirienne, les véritables enjeux seraient de « faire venir des investisseurs en Côte d’Ivoire et d’améliorer la vie de mes concitoyens. », un discours démagogique tout à son honneur, mais qui ne serait pas complètement réaliste quand l’on sait que pour faire venir les investisseurs il faut pouvoir avoir la ‘’main’’ et cette ‘’main’’ c’était les ivoiriens qui pour cinq années l’octroyait par le truchement des urnes. Et cela, le RHDP et le président Ouattara en étaient plus que conscients.