Marine Le Pen est au cœur d’une polémique avec la chaîne de télévision France 3 Bourgogne. La présidente du Rassemblement National a posté sur Twitter un montage savamment réalisé sur la ville de Chenôve. Un montage réalisé à partir de 9 reportages de France 3 Bourgogne. La vidéo ne dure que deux minutes et dix secondes et montre des séquences violentes et angoissantes savamment choisies pour donner une image violente de la ville de Chenôve.
La légende qui accompagne la vidéo en dit long sur le dessein de ses auteurs. L’inscription sur la page Twitter de Marine Le Pen fait état de Chénôve comme une ville « où la racaille impose sa loi et terrorise les habitants ». L’auteur de la vidéo a réalisé un montage orienté expressément pour dénigrer la ville de Chenôve et la présenter comme une ville où règne l’anarchie et la loi du plus fort.
Des images parfois banales dans leur contexte
Seulement, les droits d’auteur de ces images appartiennent à France 3 Bourgogne qui n’a reçu aucune demande pour la réalisation d’un montage aussi polémique et politiquement orienté. Aussi l’exploitation faite des images sorties de leur contexte et rassemblés en un amas explosif pose un problème d’éthique. Des images parfois banales sans aucun lien entre elles, sans élément de contexte, sans explication aucune dont certains dans leur contexte réel ne fait pas si froid au dos que le montage qu’en a fait son auteur.
Son auteur n’est pas Marine Le Pen comme on le croirait. La vidéo a certes été postée sur son compte Twitter où elle a été visualisée plus de 50 000 fois. Mais avant d’atterrir chez la présidente RN, elle est d’abord apparue sur le compte de Pierre-Louis Mériguet, l’homme que le RN a récruté pour assurer la présence sur les réseaux sociaux du parti. Il est probablement l’auteur de la vidéo et de ses manipulations.
France 3 pourrait porter plainte
Le montage est donc un travail de sape politique réalisé sans autorisation avec des images originales de France 3 Bourgogne mis bout à bout. France 3 Bourgogne estime que cet usage réducteur de ses images est une atteinte aux droits d’auteur, mais aussi une contrefaçon du fait que certaines images sont manipulées hors contexte pour des fins inavouées. Le service juridique de France Télévisions se réserve le droit d’engager les poursuites judiciaires s’il en voyait la nécessité.
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