France : des femmes djihadistes condamnées à 20 ans de prison minimum

Le procès des femmes djihadistes a livré son verdict en France. Ornella Gilligmann, Inès Madani, Sarah Hervouët, Amel Sakaou et Samia Chalel sont désormais fixées sur leur sort. Et le jury n’a pas été très clément envers elles. Si les principales accusées ont échappé à la peine maximale requise par le parquet, elles ont cependant été plutôt bien servies par le tribunal. Elles écopent de peine allant de 20 à 30 ans de réclusion criminelle.

Le verdict est tombé lundi après plus de 10 de délibération. Leur crime consiste à avoir essayé de faire exploser une voiture remplie de bonbonnes de gaz à Paris dans la rue de la Bûcherie non loin de la cathédrale Notre-Dame. Si l’attentat n’a pas marché, c’est parce que ces femmes ont choisi le gasoil comme combustible pour enflammer la voiture et les bonbonnes. Le gasoil est un combustible qui ne prend pas feu à l’air libre, ce que ces femmes dont l’âge va de 22 à 42 ans ignoraient parfaitement.

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Des peines divergentes

Celles qui, selon les avocats généraux incarnaient le « visage du djihad au féminin », passeront de nombreuses années derrière les barreaux car le jugement de la Cour aura tenu compte de leur intention de tuer. L’attentat, s’il avait marché, aurait pu donner un véritable carnage. Un massacre. Seule Samia Chalel dont le rôle est d’avoir aidé Inès Madani à trouver un refuge après le fiasco de l’attentat a bénéficié d’une peine acceptable : 5 ans de prison. Amel Sakaou qui a refusé d’assister au procès, et Sarah Hervouët ont été condamnées toutes les deux à 20 ans de réclusion. Enfin, les deux principales accusées Ornella Gilligmann, mère de famille ayant trois enfants, a été condamnée à 25 ans de prison tandis que Inès Madani considérée comme le cerveau de l’attentat a été condamnée à 30 ans de réclusion criminelle. Mais le véritable initiateur de l’attentat reste Rachid Kassim, un djihadiste qui se serait fait tuer en Irak.

Des peines non assorties de sûreté

La plus âgée du groupe, Ornella Gilligmanns, 42 ans, avait espéré un peu de compréhension de la part du tribunal. Elle raconte avoir été contactée via internet par Inès Madani, 22 ans, qui se faisait passer pour un homme du nom d’Abou Jounayb. En mal d’amour, elle était éperdument tombée amoureuse et avait divorcé d’avec son mari pour aller retrouver son « amoureux ». Elle avait alors été reçue par Inès Madani qui avait prétexté que son frère Abou était absent. C’est Inès qui l’aurait embarquée dans cette affaire de bonbonnes de gaz.

Cependant, Me Cosima Ouhioun, avocate d’Ornella Gilligmanns insiste sur le fait que c’est sa cliente qui aurait fait échec à l’attentat en choisissant le gasoil au lieu d’un carburant plus inflammable. Le jury n’a certainement pas beaucoup cru à cette histoire. Les peines de prison dont écopent les djihadistes ne sont cependant pas assorties de période de sûreté. Ce qui donne la possibilité aux condamnées de demander une libération après avoir purgé la moitié de leurs peines.

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