Les cabinets d’avocats et associations œuvrant en faveur des étrangers ont décidé de contre-attaquer. En effet, alors que le gouvernement vient d’entrer dans une longue phase de consultation concernant la politique migratoire envisagée, l’exécutif vient d’apprendre qu’une cinquantaine de recours sont sur le point d’être déposés dans les heures à venir.
En effet, des dizaines de ressortissants étrangers n’ont pas eu la chance d’obtenir un rendez-vous en préfecture afin de renouveler leur dossier de résidence en France. Résultat, ces derniers, éligibles à un titre de séjour, seront dans l’incapacité de rester sur le territoire. Interrogé par Le Parisien, Ivan, un jeune Ukrainien de 27 ans est de ceux qui n’arrivent pas à décrocher le fameux rendez-vous et pourtant, ce n’est pas faut d’avoir essayé. « Depuis le mois de février, j’essaye tous les jours de prendre rendez-vous par Internet pour une première demande, on s’y est mis à dix, avec ma femme, des amis, de la famille… et ça ne marche jamais », a-t-il ainsi affirmé.
L’Île-de-France, dans le rouge
Après 7 ans en France, employé en CDI dans le secteur du bâtiment, marié, ce dernier a affirmé avoir essayé de se connecter entre 4 et 5 fois par jour pendant de longues semaines, recevant finalement un message l’avertissant qu’il n’y avait plus un seul rendez-vous de disponible sur la période envisagée. Si aujourd’hui tout ou presque se fait de manière dématérialisée, l’objectif annoncé n’est certainement pas atteint. Fatiguée de voir des heures de file d’attente devant ses locaux, dans le noir ou le froid, la préfecture a opté pour le web. Problème, les résultats se font encore attendre et des dizaines des personnes se retrouvent à attendre derrière leur ordinateur cette fois-ci.
Un marché noir se développe
Ablavi, Togolaise de 34 ans, vivant à Goussainville a pour sa part été obligée d’obtenir un rendez-vous au marché noir. Aussi incroyable que cela puisse paraître, celle-ci a déboursé pas moins de 50 euros qu’elle a finalement. « Ce n’est pas normal de payer, mais qu’est-ce que je pouvais faire? J’avais trop peur de me retrouver sans papier.» La situation elle, s’explique assez facilement cependant. En effet, les préfectures sont sous l’eau. Entre 350 et 1000 personnes par jour viennent déposer une demande de dossier d’asile ou de renouvellement de papiers. Un chiffre incroyablement haut qui place la région dans le rouge. « La situation est catastrophique pour les premières demandes et s’est fortement dégradée depuis un an pour les renouvellements », détaille Yohan Delhomme, membre de l’association Cimade.
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