Président français : Hollande souhaite une réforme à l’américaine

L’ancien président de la République français François Hollande a reçu les journalistes du Parisien dans son bureau de Paris. C’était principalement pour présenter son nouveau livre « Répondre à la crise démocratique » (Ed. Fayard). La présentation de ce nouveau document est l’occasion pour l’ex-président de revenir sur un certain nombre de thématiques abordées dans le document. Comme celui de la réforme politique et institutionnelle qu’il propose.

La grande surprise de cet entretien se trouve dans le régime politique que propose l’ancien président de la République française. Pour François Hollande, l’actuel régime politique a montré ses limites. Aussi propose-t-il un régime présidentiel calqué sur le modèle américain pour un mandat de six ans. Pour lui, l’actuel régime français est arrivé à son apogée avec la déchéance des partis politiques traditionnels. Cela serait surtout dû au fait que le président de la République française concentre trop de pouvoirs entre ses mains. Ce qui affaiblit le Parlement.

Ni un régime présidentiel, ni un régime parlementaire, mais un régime à l’américaine

Cependant le régime parlementaire n’est pas non plus l’idéal selon Hollande. Les errements du système parlementaires au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie illustrent bien les limites de ce système. Sa proposition est donc un système à l’américaine où, tout en détenant des pouvoirs forts, le président reste dépendant du Congrès sans lequel il ne peut rien faire. « Ce que je propose vise à atteindre trois objectifs : la clarification avec la fin de la dyarchie entre le Président et le Premier ministre, ensuite, l’équilibre des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif et enfin le rapprochement des citoyens de la décision politique, grâce à des consultations plus fréquentes des citoyens ».

Six ans pour le président de la République et quatre ans pour le Parlement

L’ancien président propose aussi un mandat de six ans pour le Président de la République. « Sept ans, c’était trop long » ; « Cinq ans, c’est trop court », déclare-t-il sans ambage avant de proposer que la poire soit divisée en deux : six ans. Pour lui, six ans de présidence permettront de constater un peu plus l’action présidentielle et enlèveront la tentation d’un second mandat.  

Cependant, il ne va pas dans le sens d’une VIe République. « Pas besoin de changer de République. Mes propositions vont dans le sens d’une Ve République rénovée, la Ve jusqu’au bout », affirme-t-il. Quant au Parlement, il devra être élu pour quatre ans pour permettre au peuple de s’exprimer dans la politique intérieure en renouvelant ses représentants plus souvent.