(Quand le peuple n’est réduit qu’à une vache à lait électoral !) « Qu’il s’agisse de politique, de morale, ou de philosophie, je suspecte les jugements de ceux qui ignorent tout de ce qu’ils sont » nous dit Jean Rostand. En peu de mots, ce qui se passe actuellement est extrêmement grave et sort de tout entendement. Depuis l’arrivée du régime néo-émergeant au pouvoir, tout est planifié en vue de l’hégémonie d’une oligarchie à la tête du pays.
Ce sont la plupart des lois votées, la parodie d’élections législatives, la régularisation de certains partis politiques, le monologue orchestré ; chacun de ces épisodes constitue les mêmes pièces d’un grand puzzle. Les propositions des précepteurs de la Marina dénotent de leur allégeance au prince. Des propositions qui mettent en évidence l’exclusion du peuple et le réduit, de façon délibérée, à une vache à lait électoral. Ces différentes manœuvres politiques actuelles fondent tacitement la suprématie du politique sur le peuple.
Une politique du haut qui écrase le peuple et lui dénie tout droit d’expression, tout droit de regard sur les affaires de la cité. Nous assistons véritablement à une crise du sens de l’Etat, du but de la politique, du rôle des acteurs politiques, et une prostitution obvie du Droit.
Le politique devrait être au service du peuple, et la finalité de toutes ses actions seraient pour le bien concret de ce dernier et pour la participation à l’accomplissement de chaque citoyen. La politique n’est pas née en dehors du peuple, elle est pensée dans le peuple et pour le soin du peuple !
La chronologie des actes politiques posés depuis trois ans, nous montre qu’aujourd’hui, le pouvoir politique et toute la vie politique constituent une pensée unique et un pouvoir personnaliste au service des intérêts particuliers d’une oligarchie. Une oligarchie qui tient et maîtrise les organes et les vertèbres du Bénin, à l’aide de toutes les manettes de l’Etat, dans le seul but de faire de ce pays un patrimoine personnel. Il est clair que le pays s’avance dans un gouffre qui arrange uniquement l’argent-roi, le prince et ses amis !
Tout se passe ainsi parce que cette oligarchie a la conscience anesthésiée, la raison émoussée, et le cœur insensible. Il n’y a de pires ennemis d’un pays que la loi de l’argent-roi, la primauté des intérêts du prince et de ses amis, la posture de l’indifférence et puis le silence de l’élite ! Les routes en chantier, les infrastructures en cours de construction constituent les tâches régaliennes de tout régime politique. C’est un acte de gouvernement ordinaire, le devoir premier de l’exécutif et le droit pour le peuple d’avoir des infrastructures adéquates. Hisser cela comme la prouesse d’un régime, tel qu’on le fait depuis toujours, est une bêtise. Il semble que les dirigeants actuels profitent de l’enclavement mental du peuple pour mieux le dominer à des fins douteuses !
Arnaud Eric AGUENOUNON
Ecrivain-Essayiste
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