Voilà plus de trois mois, que le Nigéria a fermé ses frontières terrestres au grand dam de ses voisins. Il prend cette décision quelques semaines, après avoir signé l’accord sur la Zlecaf (la zone de libre-échange continentale africaine).
Etant la première économie du continent, il semble légitime de se demander si cette fermeture des frontières ne menace pas la Zlecaf. La réponse de la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) est « Non ».
Pour Vera Songwe qui s’est prêtée aux questions du journal L’Evènement Précis, il y a un travail qui se fait actuellement dans la Zlecaf. Celle de regarder « ce que nous appelons les règles d’origine. Les règles d’origine disent que des biens ne peuvent pas traverser les frontières si ils ne sont pas faits à 85% ou plus sur le continent » explique-t-elle.
Le Nigéria ferme aujourd’hui ses frontières en se disant : on n’a pas encore fini avec ce protocole-là, croit savoir la camerounaise. Elle annonce par ailleurs une réunion en décembre pour finir de ratifier ce protocole sur les règles d’origine.
« Ce n’est pas une crise entre pays »
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En somme la Zlecaf n’est pas menacée par la crise des frontières selon Mme Songwe. La Zlecaf est un protocole qui pousse à la compétitivité. Elle veut pousser des chaines de valeurs continentales. Les hommes d’affaires peuvent aller s’installer là où les coûts de production sont les moindres. Donc quand le Nigéria ferme ses frontières, elle ferme ses frontières aussi aux nigérians qui sont installés au Bénin et qui y travaillent, explique-t-elle.
Ce n’est pas une concurrence nationale, c’est plutôt une concurrence de l’entreprise, estime Mme Songwe. Elle refuse de parler de crise entre pays. Pour elle, c’est une crise entre commerces.
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