Manifestations en Iran : un complot étranger selon les autorités

L’Iran accuse. En effet, Téhéran a affirmé ce mercredi, avoir réussi à mettre fin à un complot ennemi après que les rues de la capitale iraniennes se soient embrasées durant plusieurs jours. La récente hausse du prix à la pompe a poussé des milliers de citoyens à se réunir afin de manifester. Un mouvement contestataire lourdement réprimé par les forces armées.

Face à la menace, les forces iraniennes ont effectivement décidé d’user de la force. Au total, une dizaine de personnes sont ainsi décédées. Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, le bilan pourrait toutefois être largement plus important, l’ONG Amnistie internationale estimant même à 106 le nombre de victimes. Une situation assez floue donc, que le régime tente de camoufler, internet étant totalement coupé depuis près de 4 jours maintenant.

Rohani parle d’un complot étranger

Selon le président Rohani, les personnes descendues dans la rue étaient des anarchistes. Celles-ci œuvraient sous les ordres des forces réactionnaires de la région, du régime israélien, mais aussi et surtout, sous l’influence américaine. Même son de cloche du côté de l’Ayatollah Khamenei, le guide suprême iranien, pour qui les récentes actions n’émanaient visiblement pas du peuple, mais bel et bien d’une influence étrangère. Une sortie qui intervient alors que Washington a, à diverses reprises, exprimé son soutien aux manifestants iraniens.

Dans les faits, ce mouvement contestataire s’est mis en marche après que les prix de l’essence aient largement augmenté, conséquence directe de la politique américaine qui vise à étouffer le régime iranien par de multiples sanctions. Si Téhéran a été le cœur du mouvement, des dizaines de villes à travers le pays ont été le théâtre de manifestations mouvementées. Face à ces contestations, le régime iranien a également décidé de répondre par la propagande, dévoilant des images de rassemblements pro-pouvoir. Selon Rohani, il s’agirait d’ailleurs de l’exemple parfait du pouvoir et de l’unité iranienne. 

L’ONU s’alarme

Du côté de l’ONU, Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme s’est quant à lui alarmé de l’utilisation de balles réelles au cours des manifestations. Rebondissant sur le nombre potentiel de victimes, ce dernier a ajouté qu’au moins 1.000 personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre. Le bilan réel lui, reste à ce jour difficile à établir, très peu d’informations ne parvenant à sortir des frontières du pays.