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Trésors pillés : avant le Bénin, la France fait un pas au Sénégal

La restitution des œuvres d’art emportées par les Français au temps fort de la conquête de l’Afrique entre dans sa phase active au Sénégal. Les médias ont en effet relayé abondamment la cérémonie de remise officielle par le premier-ministre français d’une pièce appartenant au chef de guerre El Hadj Omar Tall.

Il s’agit d’un sabre qui a été remis officiellement au président sénégalais. Ce trésor qui a séjourné pendant plusieurs décennies au Musée de l’Armée de Paris est composé de fer, de laiton, de cuivre, de cuir et de bois avec son étui. A en croire précisions apportées par l’officiel français sur cet acte, c’est le premier pas du processus de restitution qui a été enclenché par la France.

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En attendant le vote de la loi…

Ceci entre dans le cadre du respect d’un accord signé entre les deux pays avant la mise sur pied par le parlement français d’une législation sur la restitution des œuvres d’art aux pays africains ayant fait la demande. Ce fut également l’occasion pour Edouard Philippe de reconnaître les mérites du propriétaire de l’œuvre qui a été restituée au Sénégal pour une durée de cinq ans.

 « Le sabre qui nous réunit ici est (…) celui d’un grand conquérant, celui d’un guide spirituel, le sabre d’un fondateur d’empire, l’empire toucouleur qui comprenait la Guinée, le Mali, le Sénégal actuel, c’est le sabre d’un érudit » a en effet déclaré le collaborateur d’Emmanuel Macron. Cette restitution intervient alors que le Bénin avait demandé à la France de ne pas se précipiter.

Le Bénin n’est pas pressé…

Le gouvernement Talon avait fait au début de son quinquennat la demande relative au retour des 26 trésors royaux pillés en 1892 par les troupes du général français Alfred Dodds. Mais malgré la réponse favorable de la France, cette restitution ne sera pas possible tout de suite. La partie béninoise a évoqué des raisons liées à l’inexistence d’infrastructure adéquate.

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« On a vraiment apprécié la proposition de Paris d’un dépôt sans délai au Bénin, mais ce ne serait pas sérieux, ni même responsable, de l’accepter. Aujourd’hui, on n’a pas d’espace, de lieu digne d’accueillir ces objets-là » avait justifié en août dernier au micro de l’Agence de presse française José Pliya, directeur de l’Agence béninoise de promotion des patrimoines et du tourisme

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