Bahati Lukwebo : Le sénateur congolais « brouillé » avec ses ex-alliés du FCC

C’est l’histoire d’un homme politique très connu en République Démocratique du Congo, qui doit faire face aux conséquences d’avoir tourné le dos à l’ancien président Joseph Kabila après plusieurs années d’alliance. Le sénateur congolais Bahati Lukwebo Modeste, se dit victime d’un « acharnement politique incontestable », après s’être porté candidat président du Sénat en juillet dernier, contre la volonté de l’autorité morale du Front Commun pour le Congo Joseph Kabila, qui lui avait porté son choix sur l’ancien ministre de la justice Alexis Tambwe Mwamba.

Son parti, l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo, (AFDC), a été divisé, avec des dissidents qui avaient choisi de rester fidèles à Joseph Kabila. Lukwebo préférant lui prendre son autonomie en quittant le FCC. Mais aujourd’hui, ses proches disent que le sénateur se retrouve « victime de sa prise de position. Son parti politique dédoublé et cadres débauchés, ses biens privés, dont des immeubles et sociétés qui bénéficiaient des exonérations fiscales, en tant qu’investissements locaux, qui font actuellement face à des contrôles fiscaux, auxquels il ne s’attendait pas avant de quitter le FCC ».

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Dans la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays, il est accusé d’avoir une dette d’impôts et taxes de plus d’Un million de dollars américains repartis en impôts fonciers, sur le revenus locatif, impôts sur les véhicules, taxe spéciale conventionnelle sur la reconstruction suite notamment à l’occupation des 10 mètres de rive car ayant dépassé les limites du lac Kivu pour un de ses immeubles, le droit proportionnel communément appelé « mutation », …

Plusieurs bâtiments qui lui appartiennent, dont son hôtel New Riviera, ont été scellés par la Direction Générale des Recettes du Nord-Kivu (DGR-NK). Mardi dernier, le ministre provincial des finances du Nord-Kivu, David Kamuha, avait déclaré que Lukwebo est poursuivi en tant que simple contribuable qui a des dettes envers la province. Selon cette autorité, le sénateur ne s’est jamais acquitté de ce devoir patriotique depuis 2015.

Sa mise au point accable le FCC

Contacté par LNT ce jeudi 19 décembre 2019, le sénateur Bahati Lukwebo Modeste accuse ses anciens partenaires du FCC, de « vouloir lui nuire, lui régler politiquement des comptes juste parce qu’il a pris son indépendance ». Il se dit victime d’un acharnement politique, vu que, selon lui l’ordre de mission de contrôle de ses biens a été délivré « dans la précipitation le 23 juillet 2019, c’est à dire au lendemain du  dépôt de sa candidature au perchoir du Sénat ».

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Ce qui est pire, ajoute-t-il, est que l’ordre de mission en question, « vise individuellement sa personne physique au lieu de viser les projets,  les Établissements ou les sociétés propriétaires des biens concernés. Or en matière fiscale chaque agent économique a son numéro d’impôt et son compte courant fiscal ».

Modeste Bahati Lukwebo, a ainsi donc décidé de saisir la justice, car « le Ministre des Finances ainsi que la DGR-NK n’ont jamais voulu que se tienne la réunion de confrontation des preuves et des actes générateurs des impôts réclamés ».

« Il n’a jamais respecté un seul rendez-vous pourtant fixé par lui-même aux délégués du Sénateur. Au contraire il s’empressait à brûler les étapes sans respecter les délais légaux prévus par les textes. Et sans mise en demeure il est passé à la taxation d’office,  aux Avis de Mise en Recouvrement et au  commandement », écrit-il dans sa note d’éclaircissement.

Il revendique des exonérations qui lui accordées légalement

Le Sénateur ne reconnaît devoir aucun sous au fisc et affirme qu’il détient une attestation fiscale qui prouve sa régularité avec le fisc, ainsi que la douane. Il clame cependant, des exonérations qui lui auraient été accordées, ainsi qu’à ses associés.

« Les exonérations sont des mesures incitatives pour encourager les Investissements en RDC. Les sociétés dans lesquelles je suis associé en ont bénéficié en respectant la procédure et la présentation des projets au Conseil d’agrément de l’ANAPI. En plus ces sociétés sont des personnes morales à ne pas confondre avec la personne physique du Sénateur », renchéri-t-il.

Il confirme qu’il détient des arrêtés d’exonérations encore valides du Gouvernement provincial du Nord Kivu. Des controverses qui expriment la « merde », dans laquelle se trouve le sénateur avec ses vieux amis du FCC, selon un observateur.

Glody Murhabazi, Correspondant en RDC

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